Le cortège, comme on l’a vu était un élément essentiel de la noce : chacun accompagnait le jeune couple vers sa nouvelle destinée déjà semée d’embûches… Lors du retour à la maison, il était autrefois d’usage de placer sur le chemin que devaient parcourir les époux à leur retour de l’église, une quenouille à laquelle était suspendue un fuseau, et à côté se trouvait un berceau d’enfant. C’était une manière de représenter à l’épousée les devoirs qui l’attendaient au logis. Le cortège trouvait encore sur son chemin un certain nombre de petites barrières qu’on avait eu soin d’élever et que la mariée devait franchir la première. Elles étaient autrefois composées d’épines mêlées de guirlandes et de fleurs, image des peines et des joies de la vie puis furent remplacées selon l’époque et l’endroit par d’autres traditions. Dans le Revermont, on « montait les tables » c’est-à-dire que l’on barrait le chemin par des tables chargées de vins et de gâteaux auxquels il fallait faire honneur pour pouvoir continuer : on coupait également un ruban blanc et un discours était prononcé. Dans l’Ain, ces barrières étaient composées de matériel agricole (chars, tombereaux, herses…) que les jeunes gens de la noce enlevaient dans la bonne humeur, permettant au cortège de passer et d’arriver au domicile de la mariée. Les plus proches parents offraient aux époux, avant de pénétrer dans leur demeure, un gâteau, dont ceux-ci mangeaient chacun un morceau, et ils leur servaient également à boire dans le même verre. Puis, ils jetaient sur leur tête une poignée de blé ou de millet pour leur souhaiter une postérité nombreuse, prospérité et abondance. Il était d’usage, notamment à Saint-Usuge, que les jeunes gens de la noce présentent aux époux une branche d’épines cachées sous des fleurs, des fruits, des ornements, en chantant ; puis les convives emportaient les fleurs et laissaient les épines aux nouveaux mariés. En Bresse, par la suite, on plaçait généralement un balai de bouleau ou de genêt en travers du seuil de la porte que la mariée devait enlever pour être considérée comme bonne ménagère.