Si l’habitat bressan traditionnel est si bien intégré à son paysage c’est justement parce qu’il en vient, qu’il en est constitué par le bois de la forêt bressane et la terre et l’eau extraite du sol. Comme nous l’avons déjà évoqué, le Bressan s’est adapté autant qu’il a adapté à ses besoins son milieu naturel et la maison bressane. Son ossature est en bois, en pans de bois plus précisément, issus de cette forêt bressane omniprésente. Les panneaux, au centre des colombages, étaient autrefois en torchis : mélange de terre, de paille et de chaux, cet amalgame s’avérait peu résistant à la pluie battante et à la bise. Plus structuré, le clayonnage, sorte de torchis sur ossature en bois d’aulne appelé localement putaverne le remplace. Ensuite, avec la démocratisation de l’utilisation de la brique, cette dernière intègre la constitution des panneaux en même temps que les carrons remplacent la terre battue présente sur le sol des pièces d’intérieur. Quoi qu’il en soit, ces trois types de construction, tout comme les carrons et les tuiles, existaient grâce à l’argile et à l’eau constituant le sol bressan. L’abondance de ces trois matières premières (bois, terre et eau) explique le caractère isolé des fermes dans le paysage bressan puisque tous les matériaux de construction étaient à portée de main des habitants. A la fois patrimoine au sens premier comme bien propre, patrimoine mobilier puis immobilier comme nous le verrons, patrimoine architectural, l’habitat bressan constitue aussi en quelques sortes le patrimoine paysager de la Bresse mais est également un patrimoine culturel puisque sa constitution, sa forme, ses matériaux, son agencement… explicitent et reflètent la façon de vivre et de travailler en Bresse.
Les fermes bressanes se présentent lovées entre cours d’eau sinueux, haies bocagères et parcelles boisées.