Aux pieds, les Bressans qu’ils soient hommes, femmes ou enfants portaient chaussettes et bas de laine ainsi que des sabots. Le sabot était la chaussure la mieux adaptée aux sols humides et argileux de la Bresse mais c’est avec l’arrivée des premiers tracteurs qu’il disparut : en effet, il n’était pas aisé de monter sur la machine chaussé de la sorte. En plus d’être très pratique sur la terre meuble et de protéger du froid et de tous les temps, le sabot avait l’avantage d’être bon marché et se trouvait dans toutes les localités puisque chaque commune, voire gros hameaux, possédait un ou plusieurs sabotiers. Certains se sont faits une très bonne réputation et ont encore exercé dans la deuxième moitié du 20ème siècle à l’image de l’atelier des Bernardot à Sainte-Croix. Les caractéristiques du sabot bressan proviennent des essences légères de bois utilisées comme le saule, l’aulne, le peuplier et plus souvent, le bouleau. Autrefois, le sabotier travaillait à façon, chaque client lui amenant son bois, dans lequel l’artisan sciait un morceau de la longueur du sabot. Ensuite, avec hache, herminette et paroir, le sabot prenait sa forme ; puis on le creusait à l’aide de cuillères, de la raisane et du butoir. Après ces différentes étapes, le sabot était mis à sécher pendant plusieurs mois avant d’être fignolé au paroir et racloir. En plus d’être utilitaire, le sabot est devenu un élément incontournable du costume bressan. Les hommes, portaient un sabot entièrement couvert et en bois auquel on pouvait ajouter des guêtres ou des tiges de cuir afin de travailler dans les lieux humides, notamment pour le curage des fossés : c’était des "bottes à sabots" ou "sabots-bottes". Pour plus de confort, un petit coussin en cuir pouvait être fixé sur des sabots plus dégagés sur le coup de pied. Plus fantaisistes et plus élégants, les femmes pouvaient porter des sabots à brides, dégagés sur le dessus du pied et retenu par une bride de cuir décorée, mais aussi des sabots vernis ou sculptés. Le client pouvait faire son choix grâce au "catalogue" dont se servaient certains sabotiers consistant en une planchette de bois sur laquelle étaient présentés tous les décors sculptés proposés par l’artisan : l’un d’entre eux est notamment exposé à l’Ecomusée de la Bresse bourguignonne.
Le sabotier était un artisan très commun dans nos villages de Bresse et son savoir-faire reconnu.