S’il est un élément du costume "traditionnel" bressan qui ait survécut et ait été porté le plus longtemps c’est bien la coiffe. Comme nous l’avons déjà évoqué précédemment, les femmes ne sortaient jamais tête nue ainsi, que l’on aille aux champs ou au marché, la coiffe était de rigueur. Cependant, il existait deux types de coiffes : la petite coiffe blanche portée quotidiennement, retenant principalement les cheveux, et la grande coiffe d’apparat, visible dans tous les musées consacrés à la culture bressane et fièrement arborée par les groupes folkloriques ou traditionnalistes. Cette dernière se compose d’un plateau de feutre noir surmonté d’une carcasse en laiton recouverte de dentelles également noires.
Il semblerait que la grande coiffe soit apparue au 16ème siècle comme la plupart des costumes régionaux : une gravure de 1530 appelée "Rustica Bressana" représente une femme Bressane portant le costume d’alors et coiffée d’un chapeau haut. Ce modèle semble être à l’origine de la grande coiffe noire reconnue comme bressane mais son apparition et ses influences restent incertaines : est-elle inspirée de la coiffe des Piémontaises, de celle d’une région reculée de l’Espagne ? De nombreuses questions sont posées, s’ajoutant ainsi au charme et au mystère entourant les coiffes souvent louées par les régionalistes pour qui leur forme accentuait la beauté des Bressanes…
Quoi qu’il en soit, sur cette gravure il apparait qu’une autre coiffe est portée sous ce grand chapeau, comme si un filet retenait les cheveux ramenés en chignon bas. Cette caractéristique nous ramène à notre petite coiffe qui était portée seule au quotidien mais également sous la grande coiffe lors des fêtes, effectivement afin de retenir la chevelure.  
Mais qu’elle soit grande ou petite, au cours des siècles, la coiffe a évolué différemment selon les provinces et contrées jusqu’à devenir parfois particulière à chaque village. Ainsi, là où la petite coiffe de la Bresse de l’Ain enserre simplement l’arrière de la tête en étant retenue par une petite bride, celle la Bresse louhannaise, dite aussi coiffe à bourrelet ou de Montpont, maintient-elle toute la tête pur se terminer en une bride formant un gros nœud sous le cou.