Hormis ces grottes que l’on pourrait surnommer des « Lourdes de chez nous », le culte marial se traduisait au sein de chapelles ou d’églises à commencer par celui qui avait cours à Cuisery.
Très populaire, le pèlerinage à Notre-Dame de la Chaux est vieux de plusieurs siècles puisque l’on sait que la chapelle et la statue de la Vierge d’origine ont été détruites au 15ème siècle. La statue présentée actuellement date du 16ème siècle et la chapelle fut reconstruite aux 18ème et 19ème siècles. Le pèlerinage d’origine avait lieu le 8 septembre puis a été décalé au dernier dimanche du même mois. Les mères y venaient pour guérir leurs enfants et ce jusque dans les années 1950. On venait à Cuisery pour soigner fièvre et maux d’estomac et on faisait boire l’eau de la source aux enfants pour qu’ils marchent de bonne heure. On dit également que les femmes enceinte assistant au pèlerinage mettraient au monde un enfant aux cheveux frisés.
A Cormoz, on invoque Notre-Dame du Prompt-Secours à la chapelle de Bellor le premier dimanche de mai et de septembre pour la guérison des maladies. Si le pèlerinage est connu depuis le 17ème siècle, la chapelle n’a été construite que par la suite. On raconte que le seigneur de Foissiat traversant un bois au sud de Cormoz fut stoppé par sa monture qui refusait d’avancer. C’est alors qu’il découvrit la statuette de la Vierge dans le creux d’un vieux chêne : il promit de construire un oratoire pour elle s’il retrouvait son chemin. Cette Vierge était connue des paysans habitant les hameaux alentours, bien loin de l’église paroissiale : ils se rendaient ainsi auprès d’elle pour faire leur dévotion.
La chapelle d’origine fut détruite pendant la Révolution puis restaurée et agrandie au début du 19ème siècle. La chapelle actuelle fut érigée après la guerre de 1870 pour remercier la Vierge d’avoir protégé la région des Prussiens. On y venait en pèlerinage du nord de l’Ain et du sud de la Bresse louhannaise (Montpont, Varennes, Romenay…).
Continuons notre tour d’horizon des lieux sacrés bressans dédiés à la Vierge Marie en allant à Charrette. On priait Notre-Dame pour les malades et on venait en procession en sa chapelle pour les récoltes. C’est le seigneur du lieu qui fit élever une chapelle à son retour de croisades : différentes chapelles dédiées à Notre-Dame de la Pitié se succédèrent jusqu’à ce que la dernière soit définitivement démolie en 1920. La statue quant à elle rejoignit l’église de la commune.
A Saint-André-en-Bresse s’est tenu un pèlerinage consacré à Notre-Dame de la Pitié jusque dans les années 1980. Dès le début du 18ème siècle, une statue abritée dans une chapelle rurale était l’objet de dévotion : elle fut descendue dans un puits en 1793. On raconte que le petit oratoire visible dans le cimetière de la commune a été érigé sur ce puits.
A Damerey, près de Saint-Martin-en-Bresse, on invoque depuis le 15ème siècle Notre-Dame-des-Neiges pour atténuer les maux d’yeux et pour trouver un époux. On raclait même la pierre du socle pour en absorber la poussière à laquelle on attribuait des vertus miraculeuses.
A Sens-sur-Seille, au hameau de Visargent, on adorait Notre-Dame de la Chesnaye. Au 19ème siècle, une bergère découvrit la statue de la sainte dans un buisson : elle la porta en la chapelle du château mais cette dernière revint à sa place. C’est ainsi que l’on fit ériger au lieu même de sa découverte une petite chapelle : d’un accès difficile, en 1958, le curé de la paroisse fit ériger un oratoire plus accessible le long de la route de Saint-Germain-du-Bois.
Enfin, près de Cousance, c’est Notre-Dame du Chêne que l’on prie à la chapelle du Bois Brûlé où repose une statue achetée à Rome au cours d’un pèlerinage au 18ème siècle. Placée dans une niche champêtre, on lui érigea par la suite une chapelle qui fut remplacée par une autre en 1901 où sont exposés de nombreux ex voto en remerciement de grâces accordées.