Si le salon de coiffure a mis quelques temps avant de s’implanter dans les localités rurales, en fonction des modes et des périodes, la coupe de cheveux avait autant d’importance que la robe que l’on portait.
Ainsi, dans certaines grandes villes, pendant la seconde guerre mondiale les femmes ayant besoin d’échapper à leurs difficultés quotidiennes – et ayant quelque peu les moyens s’entend – consacraient du temps à leur beauté. Fascinés par les stars d’Hollywood, elles réclament dans les salons de coiffure où trônent de multiples appareils proches d’instruments de torture une coiffure à la Lana Turner ou à la Rita Hayworth. Les coiffeuses manient alors ciseaux et pinces chauffantes pour que leurs clientes soient à la dernière mode est aient un « look ».
La généralisation du sèche-cheveux et des énormes casques chauffant facilitent le travail de la coiffeuse qui peu ainsi faire une manucure à sa cliente. On y papote, raconte les dernières nouvelles, lit les magasines à la mode et le salon de coiffure devient ainsi mini salon de beauté avant l’heure au doux aspect parfois de salon de thé…
Mais aller chez le coiffeur pouvait cependant relever du défi notamment dans les années 1940 où les produits employés sont particulièrement caustiques et le mélange obtenu pour réaliser une permanente brûlait souvent la tête des clientes. Que pouvait bien dire la coiffeuse à cette cliente sans doute bien mal en point et irritée : « Il faut souffrir pour être belle »…
Comme les cafés pouvaient contenir une boulangerie et l’échoppe du sabotier une quincaillerie, le salon de coiffure pouvait également faire office de chapellerie ou plus souvent de parfumerie. En plus de flacons renfermant des liquides huileux aux odeurs diverses – jasmin, lilas, lavande… - la parfumerie était le lieux de vente d’eau de Cologne bien sûr mais aussi de pulvérisateur à brillantine, de savons, d’éponges, de brosses ou plus étonnants, de gants, de dentelles, de bas, de fleurs…
Une fois la porte d’entrée de ces échoppes, où le multiservices étaient déjà d’actualité, poussée, une nappe un peu lourde de parfums où se mêlent quantité d’effluves difficiles à discerner entre shampoing, laque, eau de toilette emportaient les clientes…