Champagnat et ses environs sont un régal pour les amateurs de randonnées. En parcourant les différents chemins balisés vous passerez de zones boisées à de belles prairies verdoyantes, découvrirez silencieux cours d'eau ou pentes abruptes autrefois cultivées en terrasses. Le sol de la commune (d'une superficie de plus de 13km2 rappelons-le) est plutôt sablonneux en plaine et calcaire et granitique dans la partie montagneuse située sur le versant du premier plateau du Jura. L'édition de 1859 de l'Annuaire Historique de Saône-et-Loire donne quelques renseignements tant sociaux qu'économiques sur la commune : 849 habitants, 119 maisons, 203 ménages ; 1255 hectares dont 532 en terres labourables, 175 en prés, 53 en vignes, 293 en bois et 75 en terres incultes. Sont référencés des "carrières de pierre à bâtir et à chaux, quatre moulins, une tuilerie. Vins de Prouillat, d'assez bonne qualité. Très bons prés. Excellents fruits. Marrons renommés (...)" . A noter que ces marrons faisant encore aujourd'hui la réputation de la foire de la Saint-Simon de Cuiseaux sont issus de greffons apportés au 16ème siècle du Dauphiné par Philibert de la Baume, bailli de Bresse et baron de Saint-Amour. Mais depuis le 23 février dernier un arrêté préfectoral fait état aux communes de Champagnat, Cuiseaux, Condal, Joudes, Dommartin et Varennes que des mesures de lutte contre la propagation du Cynips du châtaignier ont été prises. Originaire de Chine, cet insecte destructeur a en effet été localisé sur la commune proche de Coligny (01). Jusqu'au 20ème siècle, Champagnat cultive une vocation principalement agricole où la polyculture est présente : pâtures, vignes, maraîchage, marrons, blés, maïs, pomme de terre, navette, chanvre, pommes, noix ; élevage de chevaux, bœufs, ânes, porcs, volailles et ruches . Malgré l'importance de l'activité agricole, aucune foire et aucun marché ne semble avoir existé à Champagnat où les habitants avaient pour habitude de se rendre directement à Cuiseaux. Côté commerces, les corps de métiers sont relativement restreints. En 1904, pour 682 habitants, on dénombre un aubergiste (Perdrix), deux exploitants de carrières (Gauthier et B. Huichard), deux charrons (Bergerand et Michel) , un forgeron faisant également mercier-épicier (P. Clère), un garde champêtre (Guidard), une famille de maçons (Pillegand), trois meuniers (Beauvivre, Dubois et Tamisier), un marchand de moutons (Convert), deux sabotiers (Berrodier, Gollion), un marchand de tabac et pipes (Clère) et un fabricant de tuiles (J. Pirat). Dix ans plus tard, pour 659 habitants, nous retrouvons les mêmes à l'exception d'un meunier, du marchand de moutons, des exploitants de carrières et du tuilier qui ont disparu. Un nouveau forgeron s'est installé en plus de Clère (Dufresne) qui tient toujours son "commerce multiservices" et dont le souvenir perdure à travers l'Impasse de l'Epicerie sise au bourg du village. Encore aujourd'hui, l'agriculture est présente sur la commune (élevage, activités équestres) mais les commerces ont tous fermés leur porte. A Champagnat, 20% de la surface du territoire est recouverte par des bois communaux (272 hectares). Cette vaste étendue que l'on traverse notamment en reliant Dommartin à Cuiseaux est gérée par l'ONF (l'Office National des Forêts). Un agent assermenté s'occupe de son entretien, comme celle de six autres communes de la Communauté de Communes, Condal et Varennes ne possédant que des bois privés. La forêt communale de Champagnat présente la traditionnelle combinaison de la forêt bourguignonne (chêne et charme) mais aussi des essences de résineux. Sur les hauteurs de la commune nait la Prouillat, petit cours d'eau ayant donné son nom à un écart déjà mentionné en 1265 "Pruilliacum", "Pruille" en 1301 puis "Prouillat" en 1865. Le ruisseau de Prouillat alimentait au 19ème siècle quatre des nombreux moulins existant sur la commune. En flânant dans le hameau de Prouillat, on peut voir subsister un lavoir quadrangulaire à claire-voie coiffée d'une élégante toiture pyramidale. Un peu plus loin, dans le vallon fertile qu'arrose le ruisseau de Prouillat, au lieu-dit La Condamine, s'élève un lavoir bâti en 1901 comme le rappelle une pierre sculptée portant cette date. Tout près existe une parcelle portant autrefois le nom de "La chapelle", sans doute en souvenir d'un édifice religieux implanté en ce lieu très pastoral bien que situé à seulement 400 mètres au sud de l'église. Le lavoir de la Condamine, mêlant la brique et la pierre, abrite un bassin rectangulaire allongé prévu pour vingt places. Un autre lavoir est visible lorsque l'on vient du bourg ne direction du hameau de Prouillat.
L'intérieur du lavoir de la Condamine.