Le 11 novembre arrive la fête de saint Martin, évêque du IVème siècle connu pour avoir partagé son manteau avec un pauvre.
Le jour de la Saint Martin, on se livrait autrefois à des réjouissances presque païennes où l’on dansait et buvait du premier vin de l’année comme le dit un dicton populaire : « A la Saint Martin, bois le vin et laisse l’eau au moulin ». Ces réjouissances se sont perpétuées d’âge en âge et étaient devenues un hommage au vin nouveau. C’était un honneur rendu au dieu des vendanges, comme une réminiscence antique : cette fête coïncidait avec l’époque de l’année ou les Grecs et les Romains célébraient dans l’Antiquités des fêtes en l’honneur de Bacchus, les Vinalia ou Bacchanales. L’action des anciens et celle des modernes se confondent parfois dans une double origine et un même objet…
Cette fête était très populaire notamment pour ses « oies de la Saint Martin » puisque c’est le moment de l’année où le volatile, parvenu à un bon degré d’engraissement, commence à être à point. Si le saint était le patron des gourmands, il était aussi celui des pauvres et son image était l’emblème de la bienfaisance et de la générosité.
Mais la Saint Martin était également en Bresse la date à laquelle les domestiques pouvaient changer de maisons (dans le Châlonnais, c’était plutôt lors de la saint Aubin, le 1er mars). A Bourg, la foire de la Saint Martin était celle des domestiques : très animée, elle était aussi très pittoresque. Les domestiques qui étaient sans place, filles ou garçons, stationnaient dans une rue et attendaient que des maîtres ou maîtresses viennent les engager.
Dans le Louhannais comme dans la Bresse de l’Ain, le 11 novembre est resté pendant très longtemps le jour des paiements de fermages, des changements de fermiers, le commencement de l’année agricole… Les baux des fermes, faits généralement pour trois, six ou neuf ans débutaient le 11 novembre pour la Saint Martin.