En cette fin d’année, les animaux sont à l’honneur : fête des rats le 29 et fête des bêtes à cornes et des chevaux le 31 décembre… Le jour de la Saint Sylvestre était autrefois en Bresse la fête des bêtes à cornes et des chevaux. On tenait, pour terminer l’année, à porter sa pensée et ses souhaits sur le bétail et la ferme, unique fortune de bien des cultivateurs. Une statue de saint Sylvestre existait en l’église de La Genête : on y venait de très loin, surtout de l’Ain, pour lui demander la guérison des bœufs et des chevaux. Les personnes chargées de ce « viage », après avoir prié un certain temps, sortaient et faisaient le tour de l’église trois fois de suite en imitant la marche du bœuf ou le trot du cheval, selon l’animal à guérir. Mais le 31 décembre n’était pas seulement la fête des bêtes. Ce même jour ou un peu avant, les vieux garçons fêtaient parfois saint Sylvestre : ils se réunissaient pour de joyeuses agapes suivies d’un bal où ils tentaient de trouver enfin l’âme sœur… Enfin, la Saint Sylvestre qui clôture l’année et qui était la veille du grand jour des étrennes générales, était aussi un jour à cadeaux. Dans la plupart des maisons on faisait autrefois des gaufres de sarrasin destinées aux pauvres enfants du village qui venaient souhaiter la bonne année et recueillir quelques aumônes et friandises : « Je vous souhaite, disaient-ils, la bonne année, une parfaite santé et le paradis à la fin de vos jours », -Je vous le souhaite pareillement, répondait-on. Le lendemain était une fête de famille, fête des enfants, des amis et des serviteurs de la maison. C’était un jour chômé où l’on se faisait un devoir d’assister à la messe pour bien commencer l’année… Les enfants allaient par troupes souhaiter la bonne année dans les familles où ils espéraient recevoir quelques friandises, des fruits, un sou. La journée se passait en récréations et amusements auxquels prenait part la jeunesse : ainsi, le curé devait fournir un petit pain que l’on lançait par-dessus le toit de la cure. De l’autre côté, les jeunes hommes du village rivalisaient d’habileté pour le récupérer et gagner l’admiration de tous.