Débutons donc par le commencement, par la naissance et avant tout l’accouchement. La femme enceinte, en Bresse autrefois, devait travailler à la ferme auprès de son époux et de sa famille le plus tard possible afin d’aider aux travaux agricoles et ménagers. Lorsque les premières douleurs se faisaient sentir, on allait quérir la sage-femme : cette dernière n’était pas présente dans tous les villages mais l’on faisait bien souvent appel aux « matrones », ces vieilles femmes mères elles-mêmes de plusieurs enfants et ayant quelques connaissances empiriques en la matière.
L’accouchement se faisait à la maison : la maman était souvent accompagnée de sa propre mère ou d’une autre femme proche. Lorsque tout se passait bien pour l’enfant comme pour la mère (le manque d’hygiène ou le travail excessif avaient bien souvent des conséquences dramatiques), la sage-femme coupait le cordon ombilical et le ligaturait par un nœud ou au moyen d’un fil spécial. Alors que l’on prescrivait à la maman un verre de vin chaud pour reprendre des forces, on emmaillotait le nourrisson après l’avoir baigné, séché et vêtu avec précaution. Son corps était pris comme dans un sac, lui évitant tout mouvement, et sa tête recouverte d’un petit bonnet.
On le couchait ensuite dans un berceau ou une bercelonnette au confort rudimentaire mais soigné et c’est ainsi que débutait la vie d’un petit Bressan autrefois…