Les signes tenaient autrefois une place très importante dans la vie quotidienne des Bressans : au moment de la naissance, ils présageaient sur l’avenir de l’enfant.
Concernant la naissance, une particularité bien connue était l’enfant heureux d’être « né coiffé », c’est-à-dire la tête recouverte d’une petite peau, un morceau de membrane amniotique: on pouvait ainsi espérer pour lui un brillant avenir. Si elle n'est pas enterrée ou brûlée, la coiffe pouvait être séchée et conservée comme talisman. On lui attribua longtemps de nombreuses qualités: elle devait protéger de toute mort violente, notamment par noyade en souvenir du liquide amniotique.
Comme on l’a vu précédemment, les femmes poursuivant leurs travaux quotidiens jusqu’à l’accouchement, le nourrisson pouvait ainsi venir au monde en pleine campagne où chaque lieu de naissance avait un sens sur la destinée de l’enfant : si il naissait aux champs, il serait courageux ; si c’était au four, il serait gourmand et fragile ; et si c’était sur un fagot, il serait pauvre, vigoureux et aventurier… 
Déjà chez les Romains, on pensait que les dieux, s’occupant ainsi de l’enfant avant sa naissance, devaient avoir pour lui des vues favorables : la déesse de la naissance, « Carmentis », était aussi celle de la prophétie. La simple façon de naître pouvait présager le destin d’un enfant et déterminer le choix de son nom décrivait la singularité de sa naissance. Ces croyances se retrouvent encore aujourd’hui dans de nombreuses cultures traditionnelles, notamment en Afrique.
A l’inverse, certains signes étaient jugés funestes : naître les pieds en avant était ainsi jugé contraire à la nature. A Rome, pour détourner le danger d'une mauvaise présentation de l'enfant, on invoquait deux « Carmentes », « Antevorta » (celle qui tourne en avant), et « Postverta » (celle qui tourne en arrière).
On parle aussi souvent de ces taches qui existent parfois sur la nouveau-nés et appelées les « envies » : selon les préjugés, elles ne pouvaient être que le résultat des désirs, curieux et bizarres, parfois indiscrets, de la mère pendant la grossesse…

Dès la naissance de l’enfant, on connaissait sa destinée et ses traits de caractère d’après des signes favorables ou non.