Lorsqu’une jeune personne désirait se marier avec l’élu de son cœur (ou élu par intérêt), de longues discussions s’annonçaient alors entre les deux parties…
Comme le voulait la tradition, l’entremetteur se rendait chez les beaux-parents pour une visite : on parlait du bétail, des récoltes, du temps puis l’on abordait avec délicatesse la question centrale de cette rencontre. Les futurs beaux-parents demandaient alors à réfléchir…
Lorsqu’il y avait refus, ce n’était pas direct : on avançait un âge trop jeune, d’autres demandes, un temps plus long de réflexion… Combien d’idylles ont été brisées devant un refus pour cause de richesses inégales, de familles pas assez « comme il faut » ou ne se rendant pas assez souvent à l’église… Si la réponse était oui, le jeune homme pouvait courtiser sa compagne mais toujours chez ses parents : ces « courtisailles » ou « approchailles », comme on les appelait, duraient longtemps en Bresse… Dans les intérieurs bressans à cheminée sarrasine, la promesse de mariage se faisait sur l’archebanc, sorte de banc coffre sur lequel étaient conclues les grandes décisions et invitées à s’y asseoir, les personnes d’importance.
C’est alors qu’il fallait discuter des biens matériels, fonciers et financiers, souvent sources de désaccord. Puis arrivait tout de même le jour d’une décision, les « accordailles », où l’on parlait des biens et dots apportés par chacune des parties et de l’installation des futurs époux ; un repas long et copieux pris chez les parents de la jeune fille accompagnait cette discussion. Une fois toutes ces questions d’ordre matériel mais d’importance, éclaircies, l’on se rendait chez le notaire afin de lier un contrat, détaillant toutes les pièces du trousseau et les biens des futurs époux. On pouvait alors fixer la date de la noce et faire publier les bans à la mairie et à l’église : on évitait de se marier en mai, mois considéré néfaste pour le mariage et illustré par des proverbes tels que « Noces de mai ne vont jamais » ou encore « Mariage au mois des fleurs, mariage de pleurs »…