Si aujourd’hui, on trouve un certain charme aux vieilles maisons bressanes et aux pans de bois, ce ne fut pas toujours le cas. Dès le début du 20ème siècle, apparaissent des enduits à la chaux sur les murs extérieurs, enduits qui deviendront par la suite ciment afin de cacher des matériaux admis à cette époque comme peu nobles. Idée d’une époque et phénomène de mode car autrefois, même les maisons de maîtres, que l’on appelait maisons hautes et basses ou manoirs, supportant deux niveaux et un ou plusieurs pigeonniers étaient bâties de la sorte.
C’est ainsi, notamment dans les bourgs, que des maisons à l’architecture bressane apparaissent avec des murs aux tons grisâtres, enduits réalisés afin de cacher le bois mais aussi la terre qui constituaient les murs. La terre était en effet présente sous sa forme la plus simple à travers le torchis ou le clayonnage, employés pour le remplissage des panneaux. Le torchis, méthode la plus rustique, consistait en un simple mélange de terre et de paille formant cloison ; le clayonnage, plus élaboré, reprenait le système du torchis mais sur une ossature de bois, sur une petite treille de putaverne, nom local donné à une variété d’aulne, la bourdaine, très maniable et imputrescible. Ces deux modes de remplissage, par leur fragilité, étaient la proie de la pluie battante et du vent si bien que l’on s’est ingénié à ne les laisser qu’aux niveaux élevés des murs protégés par l’avant-toit.
Plus simple à fabriquer et à installer, plus facile d’entretien et plus résistant, la brique est venue ensuite remplir les panneaux, agglomérée par des mortiers à la chaux et laissée apparente. Bien que produit plus élaboré, la brique n’est ni plus ni moins, à nouveau, que de la terre issue du sol bressan. Activité rationnalisée par les implantations, nombreuses mais quasiment totalement disparues de nos jours des tuileries, briqueteries ou carronières, certains propriétaires réalisaient eux-mêmes leur brique en extrayant de la terre là où ils voulaient implanter leur ferme. Un petit four était élevé afin de cuire, sur place, les briques qui serviront à remplir les panneaux et le trou formé dans le sol par cette extraction était laissé béant pour devenir la mare où la femme laverait le linge et où les animaux allaient boire.