Au quotidien, pour travailler, aller en champs ou effectuer les travaux ménagers, hommes et femmes étaient vêtus simplement. Les hommes portaient un pantalon de grosse toile appelée « bourra », une chemise de chanvre, un gilet, un tricot ou un veston selon les saisons ainsi que la « roulière », blouse de coton bleu. Jusque dans les années 1920, le chanvre était très cultivé par les Bressans : cette plante, aujourd’hui notamment utilisée comme isolant dans le bâtiment, servait notamment à la confection de cordes mais aussi de toile et donc de vêtements. Plante très cultivée autrefois en Bresse, le chanvre était arraché fin août afin d’être mis à "rouir", c’est-à-dire mis dans un lieu humide, juste assez pour que les fibres se détachent légèrement : il fallait cependant faire attention à ne pas le laisser pourrir. Après séchage, on le "teillait", on séparait les tiges de leur écorce : ce travail autrefois manuel était fait à la main par les hommes notamment pendant les veillées. Ensuite, on écrasait la fibre pour l’adoucir et pouvoir la peigner : ce travail était réalisé par des spécialistes, des hommes venus d’autres contrées comme le Bugey et passant de hameaux en hameaux au mois d’octobre. Munis de gros peignes, ils étaient logés et nourris par les habitants. Après leur départ, les Bressanes n’avaient plus qu’à filer la filasse de chanvre plus ou moins grossièrement selon qu’elle serve à faire des sacs à farine et à grains ou les pantalons des hommes ou des draps. 

Filer le chanvre était le travail des femmes : dans de nombreuses fêtes à l’ancienne comme ici à Ste-Croix dans les années 80, la fileuse reste une figure incontournable.