Comme les hommes portaient des bonnets de couleur différente selon leur âge, les coiffes étaient différentes selon le "statut". Déjà, dès la naissance garçon ou fille portait un bonnet afin de le protéger des changements climatiques mais aussi du mauvais sort qui pouvait le guetter s’il restait tête nue. Si les deux sexes étaient vêtus de la même façon en robe, la coiffe d’enfance et plus particulièrement son assemblage les différenciait : celle des garçons était formée de six pièces dites en "côte de melon" et rejointes à l’arrière de la tête et formant une sorte de pompon en soie de couleur ou en tulle ; celle des filles, appelée "béguin", était constituée de trois pans de tissus, deux pièces de côté et une médiane. Les garçons pouvaient porter leur bonnet jusqu’à dix-sept ans et les filles jusqu’à leur communion.
Pour elles, c’était ensuite la coiffe d’adolescence très simple, ressemblant à la petite coiffe mais distincte néanmoins par la couleur de la bride passant sous le menton : cette dernière était de couleur rouge. Le jour de son mariage, la bressane portait une coiffe qui lui était offerte par sa demoiselle d’honneur et devant être la plus belle possible : ainsi elle était enrichie de broderies et parfois de fils d’or ou d’argent.
Une fois mariée, la femme porte une coiffe où la aussi la mentonnière indiquait le statut matrimonial particulier : elle est dite à "béquillons" c’est-à-dire que la bride est le prolongement du premier rang de rucher et est ainsi constituée de dentelles ou de tulle tuyautée. Cette coiffe, les Bressanes pouvaient la porter jusqu’à la fin de leur vie mais en vieillissant, certaines portaient simplement un fichu ou un mouchoir de tête mais il était d’usage d’inhumer les femmes avec leur plus belle coiffe.
Enfin, nous avons déjà eu l’occasion de le mentionner auparavant, le deuil s’affichait sur les coiffes des femmes : laissant de côté tout signe extérieur de richesse, la coiffe était sans ornement, de bride noire et à un seul rang de rucher. Pendant la période de demi-deuil, soit deux ans après le grand deuil, les coiffes supportaient des broderies de couleur noire ou sépia sur le fond ou le rucher et les marques d’aisance sociale réapparaissaient.