Les animaux de la basse-cour n’étaient pas les seuls à retenir l’attention du fermier et de sa famille. En plus des poules, poulets, coqs, oies ou encore canards évoluant à la ferme, le Bressan élevait souvent quelques lapins.
Logés dans des clapiers et demandant peu de travail hormis l’alimentation en foin et autres fourrages, les lapins de la ferme passaient bien souvent « à la casserole » (dans tous les sens du terme) lors de repas de fêtes ou de banquets à l’occasion de la fête du village, d’un mariage, d’un baptême… La maîtresse de maison les apprêtait alors souvent en civet, en terrine, façon chasseur ou encore à la moutarde.
En plus de satisfaire l’estomac du paysan, le lapin satisfaisait aussi son porte-monnaie puisqu’une fois dépecé, la peau du lapin pouvait être revendue à un marchand de peaux de lapins.
Ce personnage, dont nous avons déjà eu l’occasion de parler il y a quelques mois, sillonnait villes et campagnes à la recherche de belles peaux de lapin qu’il achetait 15 à 25 anciens francs. D’où une grande précaution à apporter au moment du dépeçage effectué par le maître de maison afin de ne pas trouer ou abimer la peau : en attendant le passage du marchand de peaux de lapins, on faisait sécher la peau dans un endroit sec et froid.
Ces peaux, le « crieur de peaux de lapins » les revendait au chapelier qui utilisait le poil pour fabriquer des feutres résistants à la pluie. De nombreux lapins bressans ont ainsi pu ceindre le front de « Messieurs » de la ville…