Avant l’installation de coopératives laitières ou l’instauration du ramassage du lait, la fermière faisait subir au lait différents traitements afin d’obtenir beurre, crème, fromage en vue de la consommation familiale ou de la vente au marché.
Le beurre était obtenu en battant la crème tirée du lait : pour obtenir un kilogramme de beurre, il faut environ vingt litres de lait entier. A l’aide d’une baratte et par un procédé physique, les gouttelettes de matière grasse en suspension se rassemblent, le beurre se séparant alors du babeurre.
Il existe différents modèles de barattes, la plus courante autrefois en Bresse étant la baratte verticale à batte, baratte sous forme de jarre munie d'un couvercle troué par lequel un bâton avec un brasseur terminal agite la crème. La fabrique du beurre avec ce type de baratte était très fatiguant et nécessitait deux personnes : l'une tenait la baratte tandis que l'autre battait la crème jusqu'à l'obtention du beurre.
Une fois la préparation terminée, la fermière formait des mottes de beurre sur lesquelles elle apposait une marque, un dessin présent en creux au fond de son moule à beurre ou sur sa palette à beurre. A la vente au marché, les vendeuses se différenciaient ainsi par le motif que portait leur beurre qu’elles avaient pris soin de garder au frais au puits avant le jour du marché. Fleurs, vaches, épis étaient les motifs les plus courants.