Encore quelques souvenirs de Madame Pageaut de Sainte-Croix (car il s’agit d’elle) concernant l’arrivée de l’électricité…
« Il n’y a pas beaucoup de personnes qui se sont éclairées avec une lampe à pétrole qui peuvent en parler. Je suis certainement dans les dernières qui peuvent se souvenir.
La lampe était pendue au-dessus de la table pour manger, elle était mise à côté du poêle pour veiller. La nuit, maman avait une petite lampe à essence vers son lit. Lorsque l’on voulait se lever, on l’appelait : que de fois on l’a réveillé ! Pauvre maman ! On entendait gratter l’allumette…
J’avais environ onze ans lorsqu’ils ont mis l’électricité. J’étais à l’école lorsqu’elle a été installée. En rentrant, la nuit tombait. Mon frère, de trois ans mon aîné, guettait mon arrivée : « Attention Dédée, je vais faire une magie : lampe, allume-toi ! » Il tourne le bouton qu’il dissimulait derrière son dos et tout fut éclairé beaucoup plus qu’avec la lampe à pétrole. C’était presque du miracle ! Les coins sombres qui m’effrayaient quand la nuit tombait étaient éclairés. Dans la grande pièce mal éclairée, j’ai eu souvent peur dans le noir… »
Merci à Madame Pageaut pour ses souvenirs qui nous éclairent (c’est le cas de le dire !) avec des mots simples et des émotions encore bien présentes sur le quotidien d’il y n’y a pourtant pas si longtemps et que l’on nomme déjà aujourd’hui « traditions » ou « folklore »…