Lorsque le temps n’est pas au beau pour sortir, les journées d’hiver se passent à la ferme, à réaliser de menus travaux en prévision des activités printanières : confection ou réparation de manches d’outils, « rafistolage » des dents du râteau à foin, aiguisage de la lame des faux sur l’enclumette… Pour tout cela aussi, un réel savoir-faire était nécessaire notamment dans le choix du bois pour les manches : il fallait des morceaux légers, maniables, faciles à écorcer… Parfois issus de l’étêtage d’un saule qu’il était d’usage d’entretenir tous les huit ou dix ans, le futur manche était dégrossi à la serpe, formé à la plane puis « fignolé » afin d’être moins rugueux en vue d’une bonne prise en main.
On profitait également du calme des jours d’hiver pour confectionner une barrière de bois qui servirait à clore un pré l’été prochain.
Monsieur le Bressan était également mis à contribution par Madame pour confectionner des objets utilisés de façon domestique : fabrication de balais après avoir récolté le sorgo, ou encore confection du « décamotou », baguette en houx servant à mélanger les gaudes pendant la cuisson. Appelé également « grappin de peau », cet ustensile de cuisine des plus rudimentaires était réalisé à partir d’une branche dont on conservait la naissance des branches annexes. Cet objet purement bressan ressemblait à une tige de bois hérissée de quelques piquants.