L’hiver est également l’occasion de confectionner toutes sortes de benons ou autres paniers à usage domestique ou agricole. La vannerie (c’est ainsi que l’on désigne la technique, pour ne pas dire l’art, de tresser des fibres végétales, ainsi que les objets réalisés ainsi) était un savoir-faire que les hommes pratiquaient principalement au cours des veillées et les jours de mauvais temps.
Auparavant, il avait fallu récolter la matière première nécessaire à la vannerie. On utilisait la paille pour la fabrication des corbeilles à faire lever le pain (les « benons ») mais aussi pour celle des ruches. Cette paille, habituellement de seigle, est travaillée en boudins ou « colombins » et donne des objets de forme plus ou moins circulaire. Mais les anciens parlent de « paille de bois » dont la récolte se faisait après une bonne gelée permettant un arrachage à la main plus aisé : en attendant d’être utilisée, elle était mise en fagots.
Les osiers (ou « villons ») étaient récoltés en période de « lune dure » afin de pouvoir se conserver. Cette expression de « lune dure », entendue enfant sans doute dans la bouche de mes grands-parents, m’intrigue aujourd’hui… S’agit-il de la phase décroissante de la Lune favorable à la récolte de végétaux que l’on souhaite durables ?...
« Pourquoi n’ai-je pas demandé le sens de cette locution ? » me dis-je en écrivant ces lignes… Tout simplement car je n’y ai pas pris attention sur le moment, comme c’est le cas de nombres de gestes et de mots. Bien que les livres soient des sources inépuisables de savoirs et de connaissances, ceux-ci me servent peu ici, mentionnant uniquement l’adage : « En lune dure rien ne pousse ni ne réussit ».
Rien ne vaut la mémoire lorsque l’histoire faut défaut… A vous chers lecteurs de m’éclairer…