Nous avons déjà eu l’occasion de voir que l’une des occupations des hommes pendant l’hiver résidait en la coupe du bois de chauffage et de ménage. L’entretien des forêts passaient également par l’abattage de temps à autres de grands arbres constituant la futaie : trop vieux, gênants, on essayait d’en tirer le meilleur, un vieux bouleau par exemple finirait chez le sabotier.
L’outillage du paysan, s’il était moins étoffé que celui du bûcheron professionnel, n’était jamais négligé quant à l’aiguisage des lames. D’ailleurs tous les outils et accessoires à la ferme comme à la maison passaient à la « meule » afin de garder leur efficacité. Il incombait souvent aux enfants le rôle de tourner la manivelle de la meule lorsque le père ou le grand-père aiguisait une lame grâce au mouvement de la pierre que l’on prenait bien soin de garder humide.
Généralement, on abattait un arbre à l’aide du passe-partout : le tronc était sectionné dans sa partie inférieure et la souche restait en terre. Lorsque l’on voulait dessoucher ou profiter d’un maximum de bois (rien ne se perdait, du simple rameau à la racine), on pratiquait la « culée noire ». On « déterrait » en quelque sorte l’arbre en creusant autour de ses racines : grâce à un attelage, on tirait l’arbre afin qu’il se déracine et que le tronc reste entier.
Par opposition, l’abattage « classique » au-dessus du niveau du sol est dite à « culée blanche ». Un court film retraçant le mode d’opération de la culée noire est visible à l’Ecomusée de la Bresse bourguignonne et dans ses antennes.