Mais avant, il serait intéressant de nous interroger sur la place du surnaturel dans la société, et notamment dans les sociétés rurales. Concernant la Bresse au 19ème siècle, Emile Violet s’interroge en 1939 sur la ténacité des superstitions et la crainte du surnaturel dans l’imaginaire collectif auprès d’une population dont la vie était fortement liée à la matérialité, à la terre :
« Et cependant ces hommes, avant de se soumettre volontairement à tant d’influence occultes et imaginaires, avaient à se défendre de tant de choses véritables, visibles et prouvées ! Lorsqu’on y réfléchit on est confondu de voir comment de gaîté de cœur ils purent encore ajouter d’eux-mêmes à la foule des préoccupations journalières dont la vie est tissée et qui sont déjà assez nombreuses et assez impérieuses pour que la plupart de nos actes en soient, consciemment ou à notre insu, influencés à tout instant.  »   
Il est vrai qu’en plus des contraintes de travail et de vie au quotidien liées au rythme du soleil, au rythme des saisons, aux aléas climatiques ou autres, on peut se demander pourquoi s’embarrasser de pratiques relevant de la superstition comme faire bouillir toute eau suspecte avant utilisation ou voiler les miroirs et arrêter les horloges de la maison où repose un défunt.  
Mais ne sourions pas devant de tels faits : qui de nos jours ne craint pas les vendredis 13, ne redoute de passer sous une échelle, ne pense pas aux sept ans de malheur suivant la casse d’un miroir ou aux effets de la Lune sur son sommeil ou la pousse de son jardin ?!...
Comme si l’homme avait, et a besoin de merveilleux pour vivre au quotidien…