Aux siècles précédents, lorsque des maux survenaient aux hommes comme aux bêtes, plusieurs solutions s’offraient aux Bressans. La plus évidente de nos jours mais la plus rare autrefois était le recours à des professionnels, médecins ou vétérinaires.
Cette possibilité était la dernière à venir à l’esprit de nos ancêtres car, tout d’abord, fallait-il que ses professions soient représentées dans nos villages. De plus, il fallait payer ces services qui coûtaient en monnaie ou en produits de la ferme : en effet, nous avons déjà évoqué le fait que certains médecins de campagne se rendant auprès de malades dans des familles pauvres acceptaient comme moyens de paiement des œufs, du beurre, une poule… Enfin, la dernière et souvent la plus répandue des raisons faisant que l’on évitait d’avoir à se confier à un médecin ou un vétérinaire, était tout simplement que l’on accordait plus de crédit aux remèdes et méthodes empiriques qu’aux recommandations médicales.
Connaissance des « simples » (nom donné aux plantes médicinales), croyances en de multiples rites et précautions, recours à un guérisseur (appelé rebouteux, sorcier, leveur de brûle…) : tous les moyens étaient bon pour se guérir ou se prémunir de maux selon des méthodes ancestrales, et encore une fois, relevant du mystérieux, du surnaturel, dont la connaissance ne l’était que de certains initiés.
On pendait un petit sac de camphre au cou des enfants pour les préserver des épidémies et maladies contagieuses ; contre les vers, on faisait porter un collier d’aulx aux enfants ; un marron d’Inde dans la poche empêche les rhumatismes de venir ; une infusion de camomille sert à laver les yeux douloureux ; pour avoir du lait, la jeune mère devait boire de la bière et ne pas manger de chou ni d’asperge…
Ces connaissances ne constituent qu’une infime partie de l’ensemble des pratiques connues et mises en œuvre autrefois relevant de l’empirisme ou de la superstition, que Voltaire disait être « la fille très folle d’une mère très sage », à savoir la religion.