Depuis quelques semaines nous avons évoqué ensemble l'hagiothérapie, à savoir, l'attribution à un saint ou une sainte d'un pouvoir thaumaturgique : le saint est invoqué pour obtenir par son intercession auprès de Dieu la guérison d'une maladie. Plusieurs de ces saints sont les héritiers de pratiques païennes. Dans le domaine des troubles mentaux, l’hagiothérapie a représenté le concurrent principal de la médecine, du Moyen Âge à la fin de l'Ancien Régime, voire dans quelques cas jusque dans le courant du 19ème siècle.
Ainsi, l'hagiothérapie se pratique généralement dans le cadre d'un pèlerinage, en un lieu où sont conservées des reliques et où peuvent se situer source ou fontaine miraculeuses ou encore être liés à a vie du saint concerné. Comme pour toutes pratiques superstitieuses on peut se demander quel est l’effet réel apporté par ces pèlerinages. Des témoignages contemporains ou a posteriori nous rapportent des faits de guérisons. De plus, si des lieux de pèlerinage deviennent aussi réputés (comme ce fut le cas de la chapelle de l’Aubépin pour saint Garados), on peut supposer l’évidence de faits « miraculeux », non ? A moins que ce ne soit l’esprit populaire qui soit à ce point convaincu des effets des pèlerinages (ou « viages » comme on disait en Bresse) et d’autres croyances…
Le pèlerinage n’est pas une invention chrétienne, il existait déjà dans les cultures antiques. Il semblerait que le motif le plus fréquent du pèlerinage soit l’espérance de retrouver une bonne santé pour soi ou pour les siens, plus que le besoin de pénitence. Mais quelles que soit les religions et les époques, la pratique rituelle purement religieuse s’est vue remplacée par une dévotion toute particulière marquée par une volonté de rencontre avec des présences surnaturelles ou des réalités sacrales passant notamment par un lieu, un objet ou une image sacrés. Ce fait est avéré, dans l’expérience religieuse de l’espèce humaine, comme une nécessité.