La plupart de nos forêts, au dire des anciens, étaient peuplées d’êtres merveilleux tels les fées. Dans la culture populaire, les fées ne sont pas des déesses vénérées mais plutôt des créatures intemporelles, belles et jeunes la plupart du temps. On redoutait naguère de traverser les bois où elles s’abritaient et attiraient les mortels et jetaient des sortilèges. D’autres étaient vieilles, laides mais inoffensives à l’image des « sauvageons » présentes dans la forêt de Jailloux en Franche-Comté.
Les récits parlent, au sujet des fées, de pureté et d’étrangeté mais également de sociabilité et de sensualité : les fées seraient-elles l’incarnation d’un désir inassouvi, d’une angoisse, d’un rêve ? Les créatures surnaturelles survivent souvent aux bouleversements culturels parce qu’elles permettent aux hommes d’exprimer l’indicible.
Certaines apparitions de la Vierge seraient-elles une réplique chrétienne aux manifestations des fées, jugées trop charnelles et ambiguës ? Dans la forêt de Chaux, près de Dôle, se dressent les « arbres à Vierge ». A l’intérieur des troncs, les moines creusèrent des niches où ils placèrent une statue  de la Vierge. Une croyance très ancienne faisait de l’arbre un lien entre le monde des morts (par les racines), celui des hommes (le tronc) et celui des dieux (la ramure).
Mais les fées et la Vierge ne sont pas les seules créatures formant le peuple des forêts : amazones, banshies, centaures, dames blanches, dryades, farfadets, faunes et feux follets les accompagnent.