Lié également à l’essor, le coiffeur devient lui aussi familier de nos bourgs et ce grâce à Louis XIII ! Petit retour en arrière : ce dernier étant chauve à l’âge de trente ans, il est le premier à lancer la mode des perruques et c’est son successeur, Louis XIV, qui créé par décret la corporation des perruquiers-barbiers. Loin de manipuler aisément fer à friser ou bigoudis, ces derniers rasaient ces messieurs, coiffaient à l’occasion, mais devenaient également chirurgiens sans forcément connaître grand-chose à la médecine : ils pratiquaient des saignées, arrachaient des dents  ou soignaient des blessures.
Les premières boutiques de coiffure datent du début du 19ème siècle en ville mais à la campagne, le « coiffeur » n’existait que pour les hommes : il s’agissait souvent d’un paysan accueillant chez lui les hommes désireux de se faire raser pour quelques grandes occasions. En 1904, King Gilette invente le rasoir mécanique faisant ainsi beaucoup de tort aux barbiers des villages puisque les hommes prennent l’habitude de se raser chez eux.
A l’inverse, les salons de coiffure pour dames prennent de l’ampleur au début du 20ème siècle notamment à la sortie du livre de Victor Margueritte en 1922 « La garçonne » où une jeune femme apprenant que son fiancé la trompe décide de mener une vie libre avec de multiples compagnons : sujet plus que polémique à l’époque puisque l’auteur se verra retirer sa Légion d’Honneur. Le rapport avec les salons de coiffure ? Bien évidemment la coupe de cheveux dite « garçonne » défrayant elle aussi la chronique à l’époque : le style garçonne devient alors un courant de mode né de l'émancipation des femmes et de leur désir de liberté sociale. L'allure garçonne se caractérise par une silhouette androgyne où la taille n'est plus marquée, avec des cheveux courts coupés au carré  - la fameuse coupe dite « à la garçonne », et souvent agrémentée d'un chapeau cloche et de longs colliers . Si la coupe des vêtements se simplifie, avec des robes à taille basse, les tissus utilisés sont, eux, plus travaillés. Dans le même temps, bien que la silhouette se fasse plus androgyne, le maquillage devient plus courant : les femmes soulignent leur regard avec du khôl et leurs lèvres avec du rouge à lèvres.
Alors que Coco Chanel est la fondatrice du look garçonne, les icônes de cette tendance sont les actrices de cinéma de l'époque telles Louise Brooks, Joan Crawford ou Clara Bow. Ce courant s'essoufflera en 1929 avec le début de la Grande Dépression.