Restons encore un peu dans l’univers des enfants et poussons notre petite balade jusque  chez la marchande de bonbons…
Rien qu’en passant devant la vitrine, les yeux brillent de mille feux de voir de grands bocaux en verre ainsi remplis de sucreries de formes et couleurs diverses et variées. Lorsqu’il n’y avait pas de marchand(e) de bonbons au village, l’épicerie faisait office de lieu de vente de ces succulentes et tentantes confiseries !...
C’est qu’on n’en mangeait pas tous les jours non plus ! A l’occasion de la fête foraine ou de la fête patronale on se permettait d’acheter quelques gâteries vendues sur un banc : pommes d’amour, nougats…
Le reste du temps, l’achat de confiserie se faisait plus rare… Parfois, allant en commission pour les parents, une voisine ou la grand-mère, on entendait : « … et avec la monnaie, tu t’achèteras un caramel ou deux… » Quelle joie ! Parfois aussi, à la sortie de l’école, avant de rentrer par les chemins à la maison, entre camarades, on se faisait les fonds de poches et on entrait alors dans la boutique pour choisir quelques friandises… Quel choix !
De gros présentoirs formés par six bonbonnières inclinées en verres offraient des pastilles rouges, bleues, violettes… Dans une corbeille, reposaient des bâtons de réglisse… Dans des bocaux patientaient des boules de caramel… Le choix était cornélien… le tout sous le regard amusé du présentoir publicitaire « Pierrot Gourmand ».
Il y avait aussi du chocolat sous forme de petites tablettes de la marque Menier ou Kohler ou en forme de pièces, enrobées d’un beau papier doré que l’on faisait attention de ne pas déchirer en les ouvrant, le tout dans un filet rouge orangé.
Enfin, vers la caisse se trouvaient les roudoudous : des coquillages en plastique remplis d’un bonbon à la saveur citron, fraise, orange… En évoquant ceci, je suis sûre que vous vous souvenez du mal que l’on avait à attraper avec la langue le fond du coquillage, ces coquillages qui, comme le chante Renaud dans « Mistral Gagnant » : « nous coupaient les lèvres et nous niquaient les dents »…
Et enfin, il y avait le bon caramel à un franc. De forme carrée, emballé d’un papier de couleur avec la pièce de un franc imprimée dessus, il a fait le bonheur de plusieurs générations de gourmands, qui, je le souhaite, ont la tête pleine des souvenirs et les papilles en émoi à la lecture de ces quelques lignes…