Après avoir fait le tour des échoppes consacrées au bien être de ces dames et au plaisir des enfants, nous allons maintenant aborder des sujets plus virils…
Nous promenant dans le bourg tôt le matin, un bruit sourd monte de derrière une ruelle… le forgeron est déjà à l’œuvre. De son atelier s’échappe la plainte du marteau battant le fer sur l’enclume. Et c’est qu’il a du travail le forgeron ! Il est aussi à ses heures taillandier, maréchal-ferrant et dépanne quelques agriculteurs venus réparer une pièce de la charrue… Personnage important de la vie villageoise, son travail est reconnu de tous. Entrons dans son atelier…
Il y fait sombre, les murs sont noircis de fumée. La source de lumière principale est celle apportée par le foyer central attisé par son grand soufflet. On y trouve évidemment l’enclume et une cuve pleine d’eau pour refroidir le fer incandescent. Aux murs, au-dessus de l’établi, sont suspendus divers outils et objets.
L’artisan est là, portant un grand tablier en cuir à poches qui autrefois revêtait un caractère symbolique. Lorsqu’un apprenti (appelé « brûle-fer ») devient forgeron, on lui remet son tablier au cabaret : l’envers est alors marqué de l’empreinte d’un verre de vin ou d’une pièce de monnaie et de la signature de ses camarades.
Quelles que soient les évolutions de la société, son savoir-faire est sollicité. Le perfectionnement de l’agriculture, le développement de la culture attelée et l’essor du cheval dans les transports font sa fortune en tant que maréchal-ferrant : il ferre les chevaux, les mules et les vaches, fabrique et répare les versoirs et les pièces en fer des charrues, des attelages, tout l’outillage nécessaire aux travaux des champs et les outils des artisans du village. Il lui arrive aussi de forger des objets de la vie domestique notamment ceux liés à l’âtre : crémaillères, landiers, trépieds, grils… Lorsque la mécanisation interviendra, il réparera les premiers tracteurs tout en continuant à ferrer les chevaux.