Au détour de notre balade dans le bourg d’un village bressan, la cloche retentit du côté de l’école : c’est la fin de la récréation. Les enfants rentrent en rang dans la salle de classe. Les garçons sont alors séparés des filles : chacun reçoit un enseignement particulier, donné par un homme ou une femme, dans deux bâtiments distincts. Si la cour de récréation est séparée aussi, on se retrouvera tous ensemble plus tard, sur le chemin du retour en rentrant à la maison…
Entrons dans la salle…
Une odeur de craie, de poussière et de cendres flotte dans l’air : l’odeur bien caractéristique des salles de classe…Les enfants sont assis bien droits devant leur pupitre, table double à laquelle sont rattachées deux petites assises et possédant un trou où placer l’encrier en porcelaine blanche qu’un élève a pris soin de remplir le matin même. Chacun à tour de rôle vient plus tôt le matin pour rentrer le bois nécessaire à l’allumage du poêle de la salle, pour remplir les encriers, y compris celui du maître plus gros et en verre, d’une encre violette, et pour nettoyer le tableau et y inscrire la date et la morale du jour.
Le maître est là, debout, passant entre les tables pour dicter sa leçon : imposant, il parle d’une voix forte et distincte. Il porte une blouse grise, de fines lunettes rondes, tient d’une main un livre et de l’autre une baguette en bois…
Aux murs s’étalent des cartes géographiques, des planches de couleurs représentant des scènes historiques ou de la vie quotidienne(les fameux panneaux Rossignol), une petite étagère contient des poids et mesures et une vitrine renferme des fossiles, des animaux empaillés et un globe terrestre.
Devant le tableau noir trône le bureau du maître, sur une estrade. L’ambiance est studieuse et lourde… Refermons la porte et sortons pour ne pas déranger la leçon du maître qui sera peut-être oubliée le lendemain ou restera gravée dans la mémoire des élèves une fois grands…