Les chemins de Bresse ont été marqués pendant plusieurs décennies par ces marchands ambulants spécialisés qu’étaient les rétameurs. Avec un matériel réduit (petite forge ambulante et un soufflet), le ferblantier ou « magnien » redonnait tout leur aspect aux couverts et autres pièces à rétamer.
Le rémouleur était également attendu (bien que de nombreuses possèdent leur propre « moule ») afin de redonner tranchant et vivacité à tous les fers et taillants de la maisonnée. Installé sur la place du village, il était surnommé dans certaines régions « Bijiji » en référence au bruit que faisait la grande meule à eau sous la lame d’acier des ciseaux ou couteaux. Parfois, il lui arrivait de réparer plats et assiettes en faïence : cette vaisselle raccommodée l’était à l’aide de petits crochets métalliques habilement ancrés dans la matière.
Enfin, passait à dates plus ou moins fixes ceux que l’on appelait habituellement les « patis », récupérant de ci de là quelques menues pièces de tissus, ferrailles que l’on trouvait bons à jeter et dont eux trouvaient matière à revendre. Cette pratique existait également dans les villes où évoluaient les chiffonniers, effrayant et repoussant leurs concitoyens de leur aspect miséreux. Au milieu de la nuit et au petit matin, muni d’une lanterne, ils fouillaient les détritus et mettaient dans leur hotte ou leur sac os, chiffons, papiers, croûtes de pain, déchets de toute sorte, objets brisés qu’ils pensaient récupérables. Les chiffons étaient revendus auprès des fabricants de carton, les objets abîmés étaient réparés et les croutes de pain réduites en chapelure pour la confection charcutière des pieds de cochon panés…