Condal a la particularité de n’avoir visiblement jamais connu de foire et marché. Ce fait s’explique sans doute par sa proximité avec Saint-Amour et Varennes, et par l’absence de gare sur la commune. Néanmoins, en se promenant dans la rue principale du village, des façades portent le souvenir d’anciennes devantures ou ateliers. C’est ainsi que, évoquant les commerces existant « autrefois » à Condal, diverses activités ont été rapportées, évoluant selon les périodes : deux boucheries, trois cafés dont un a fait hôtel, trois épiceries dont une où le tenancier était également tailleur, et coiffeur pour une seconde. Des souvenirs de charron, maréchal-ferrant, forgeron, sabotier persistent encore, tout comme celui du téléphone public qui était chez le sabotier, juste en face de la mairie, et dont l’épouse s’occupait de la cantine. Au début du siècle, un rémouleur fut également fabricant d’alluchons, ces dents en bois utilisées dans les engrenages des moulins. Certains se souviennent de Madame Sorgue qui effectuait de petits travaux de couture (confection de tabliers, blouses), ainsi que des couvertures piquées et cardait les matelas. D’autres, de Madame Devaux qui était repasseuse de coiffes. Une fois le port de la coiffe traditionnelle devenue obsolète (une habitante de Petit Condal m’a rapportée avoir vu la coiffe portée dans ce hameau par une dame jusque dans les années 1950), pour survivre, l’ancienne repasseuse ramassait du bois mort pour les gens et pour se faire un peu d'argent. Pour l’anecdote, Madame Devaux fut la première habitante à être inhumée dans le cimetière moderne du village. Quelques souvenirs se sont également conservés au sujet du « père Moireau » qui était le « caïffa », nom habituellement donné aux commerçants ambulants sillonnant les campagnes pour la société « Au Planteur de Caïffa » et vendant du café et autres denrées. Une habitante se souvient que le père Moireau avait inscrit une phrase dans « sa carriole » : « Le passé m'a trompé. Le présent me tourmente. L'avenir m'épouvante »… Au bourg, subsiste l’édicule abritant naguère la bascule, où étaient pesés notamment les cochons achetés aux villageois par la famille Morey de Cuiseaux. Une habitante évoque avec sourire le fait que « c’était folklorique » lorsqu’il fallait amener à la pesée plusieurs cochons des écarts de la commune. Dans les années 1960, la bascule devint désuète et inadaptée aux poids et à la taille des chars et autres pesée de céréales nécessaires aux agriculteurs. Néanmoins, la bascule est toujours debout et a même sa place, « La Place de la Bascule », qui accueille parterres fleuris et créations des associations du village, notamment la crèche en fin d’année. Le bourg de Condal fut réaménagé en 2003 au titre du projet « Cœur de Village ». La municipalité souhaite conserver un peu de vie dans

Certains bâtiments évoquent des activités d’antan : ici la forge Boisson, nouvellement acquise par la commune.