Comme dans de nombreux villages bressans ces dernières années, la numérotation des habitations et donc la dénomination des voies ont permis à certains habitants de Condal de se pencher un peu plus sur la l'origine et la signification des hameaux, écarts et autres lieux-dits. Voici quelques « morceaux choisis » de ces toponymes qui garderont peut-être à jamais leur sens premier... « Le mortier » : situé en face du nouveau cimetière, ce terrain devrait son nom au fait que l'on y entreposait les bêtes mortes de la commune. Un Condalois responsable du cheptel dans les années 1960/1964 raconte qu'à cette époque il y avait 56 producteurs de lait sur la commune, chacun ayant deux voire trois vaches dont la majorité fut décimée par la tuberculose. Les pertes devenant de jour en jour plus importantes, il fallut s'organiser entre voisins pour effectuer des corvées afin d'enterrer dans des trous fait « à la pelle » le bétail mort.  De là l'origine du « Mortier » ?... Suite à cette hécatombe, de nombreux villageois arrêtèrent l'élevage et partirent travailler à la SNCF, notamment comme gardes-barrières. « La ruelle des morts » : également appelée « Le chemin des morts » ou « Le chemin de messe », reliait autrefois Montgardon au bourg. Ce chemin coupant à travers champs et enjambant le Besançon était autrefois emprunté par les habitants du hameau afin de rejoindre plus vite le bourg. C'est aussi par là que passait les cortèges funèbres les jours d'enterrement. Des dalles de pierre, vestiges de ce chemin, seraient encore visibles par-ci par-là... « La Grange des prêtres » et « La Grange sarrasin » évoqueraient d'anciennes installations des moines, lieux de prélèvement des impôts notamment... « Le Puits du village » : nom donné à un puits situé à la Noblesse dont l'usage était destiné à l'ensemble de ce hameau. « La rue de l'Etoile Verte » : point d'explication légendaire ou ancestrale ici mais un simple hommage à l'une des doyennes du village, ancienne institutrice née en 1923 résidant en ce lieu du bourg et férue d'Esperanto. Les espérantistes ont pour symbole international une étoile de couleur verte d’où ce nom.  La nature du sol a également donné naissance à certains lieux dits comme « La Poissière », évoquant un terrain argileux, une terre poisseuse. Visiblement, plusieurs tuileries ou carronnières s'élevaient autrefois sur la commune, notamment une à La Poissière justement et une à Villars-Chapel : la physionomie du terrain en ce lieu ainsi que le cadastre du début du 19ème siècle attestent cette hypothèse. La tradition orale rapporte d'autres lieux d'extraction de la terre, notamment sur une parcelle dénommée localement « La car’nière ». C'est en ce lieu que fut extrait en 1911/1913 le sable nécessaire pour faire la dernière maison en pisé du secteur, au lieu-dit « Le Champ Rouge ». Le pisé étant fortement présent sur la commune, de nombreuses sablières furent sans doute exploitées un peu partout. Certaines furent utilisées par la suite par les marbreries de Saint-Amour qui s'en servaient pour scier le marbre. C'est ainsi qu'à « Bois Gilles » une ancienne sablière fut équipée avec chemin de fer, pelle à câble, etc. Devenue aujourd’hui une pièce d’eau bordée d'acacias où batifolent des abeilles, la présence de la sablière est évoquée par le chemin y menant, renforcé et stabilisé par des morceaux de marbre permettant autrefois de faire passer les engins y travaillant.

Un ancien lieu d’extraction de la terre, à Villars-Chapel.