Les fêtes patronales étaient l’occasion de réjouissances comme savait le faire nos aïeux malgré une vie rude.
Au mois de juin, les fêtes chômées ont toujours été fréquentes : après celles de la Pentecôte qui duraient plusieurs jours, venaient la Fête-Dieu, la Saint-Claude, la Saint-Barnabé, la Saint-Jean, la Saint-Eloi, la Saint-Pierre… On trouve ainsi 70 jours fériés par an au XVIIème siècle en Bresse, nombre réduit à 43 au siècle suivant, ce qui faisait, avec les dimanches, une centaine de jours de « repos » par an. Le jour de repos devenait souvent un jour de plaisir et de bombance, quand la matière première ne manquait pas : il fallait bien s’amuser un peu pour rompre la monotonie de l’existence.
Mais c’était surtout le jour de la fête patronale que l’on s’en donnait à cœur joie. Cette fête avait lieu au mois de juin dans une quinzaine de paroisses de la Bresse louhannaise : ainsi, le 29 juin pour la Saint-Pierre, on faisait la fête à Diconne, Devrouze, Louhans, Ménetreuil, Montjay, Montret, Saillenard ou encore Simard.
Autrefois, les fêtes patronales étaient partout célébrées le jour de la fête du Saint protecteur du village : ce n’est qu’après la Révolution que ces fêtes furent transférées au dimanche qui le suit. Elles avaient dans toutes les paroisses et communautés une grande importance. Au point de vue religieux, elles étaient l’occasion de cérémonies et de processions, et au point de vue des mœurs et des habitudes locales, elles constituaient une série de divertissements et réjouissances où l’on se rendait de paroisse en paroisse.
Dans certaines localités de Bresse, le jour de la fête patronale a changé au cours des siècles : ainsi à Sainte-Croix elle avait lieu le 4 mai, pour l’Invention de la Sainte-Croix. Aujourd’hui, elle est célébrée le dimanche suivant le 14 septembre, exaltation de la Sainte-Croix. Toutefois, c’est le 25 avril, saint Marc, que les habitants des hameaux de Tagiset et de l’Abergement célébraient leur fête patronale. 
Ce jour-là, et c’était pour beaucoup le seul de l’année, on mangeait de la viande en famille et avec les amis et on buvait quelque peu. Puis on dansait sur la place du village où, dès qu’avaient sonné les Complies, le ménétrier monté sur des tréteaux préparait son coup d’archet, ou le joueur de vielle (il y en avait un dans beaucoup de hameaux) s’apprêtait à tourner sa manivelle et donner des airs bressans. On dansait aussi dans les cours ou sur l’aire durcie des granges dans les hameaux éloignés.