C’est bientôt Noël. Cette fête du 25 décembre, reste, comme beaucoup d’autres fêtes, à la fois religieuse et profane.
Noël, l’une des plus anciennes du christianisme, fête de la naissance du Christ, devait en signe d’allégresse être accompagnée de réjouissances. Dans les églises, on l’a longtemps célébrée par des scènes animées et des spectacles allégoriques : on y voyait souvent une crèche et l’adoration des Mages et des bergers.
Dès le soir du 24, on ne travaillait nulle part à la veillée dans les campagnes : les femmes laissaient reposer leur quenouille et les hommes ne tillaient pas le chanvre. On allait en groupes à la messe de minuit, et au retour, dès la première heure du 25 décembre, la gaieté avait libre cours dans des repas ou collations appelés « réveillons », habitude datant du Moyen-Âge qui ne s’est jamais perdue. Si Noël tombait un vendredi, le pape autorisait partout la consommation de la viande ce jour-là.
On revenait péniblement de l’église par de mauvais chemins, à la lueur des lanternes et dans le froid de la nuit noire. On était alors heureux de trouver en rentrant le bon feu dans l’âtre et l’odeur alléchante des victuailles aiguisant l’appétit : c’était surtout du boudin, de la grillage, des gâteaux, des noisettes, des marrons et du vin blanc doux de l’année, du « vin bourru ».
Dans les familles, on bénissait la bûche énorme placée dans l’âtre dont elle devait entretenir le feu toute la nuit, la « bûche de Noël » : on versait du vin dessus en disant « Au nom du père ». Peut-être était-elle une réminiscence des feux allumés autrefois par les Celtes en cette nuit de solstice d’hiver, comme pour la Saint Jean au solstice d’été. D’après un vieux dicton, la bûche de Noël devait durer jusqu’au jour des Rois afin que la misère s’éloigne du logis.
Les enfants ne manquaient jamais de placer leurs chaussures au coin de la cheminée pour y trouver le lendemain le cadeau du petit Jésus : dans les familles pauvres, il n’y a encore pas si longtemps, les parents se privaient pour pouvoir offrir une simple orange et une friandise à leurs enfants pour qui ces cadeaux étaient un vrai bonheur…