Il était d’usage de toujours couper le bois de chauffage en lune descendante. Traditions, habitudes, croyances, lien avec la nature… l’homme du monde rural a toujours suivi un calendrier cyclique basé sur les saisons, le climat mais aussi les astres et les fêtes rituelles pour vivre et effectuer ses travaux.
A une époque où les gens du peuple ne possédaient pas de calendrier, il était d’usage de se référer aux fêtes catholiques, repères temporels simples : couper le chêne à Noël et le bouleau entre « les deux Dames ». Pendant ces périodes, la sève est descendue dans les racines : le bois est ainsi naturellement purgé de ce qui le rend nutritif pour les insectes.
Une autre manière de prévoir les dates de coupe était de se fier à la Lune : lorsque la sève risque de favoriser champignons et insectes, il faut couper les arbres hors sève, c'est-à-dire en « lune descendante » et en saison de repos végétatif de l'espèce (en hiver en ce qui nous concerne en Bresse). Ce que l’on appelle la lune descendante est la baisse de la lune par rapport à l'horizon (position « au-dessous » de l'orbite du soleil) : à ne pas confondre avec la « lune décroissante », phase de lune allant de la pleine lune à la nouvelle lune. Lorsque la sève protège le bois dans le cas des résineux, il faut au contraire couper le bois en sève, c'est-à-dire en lune montante et en saison de croissance.
Cette influence de la Lune sur nos vies existe encore : certains n’attendent-ils pas la « bonne Lune » pour aller chez le coiffeur ou planter leurs patates ? Usage séculaire, la façon de cultiver en fonction des astres a revêtu de nos jours le nom savant de « bio-dynamique »…