Face au château de Condal, se trouve l'église du village. Située sur une sorte de promontoire, elle est placée sous le vocale de Saint Laurent. C'est pourquoi la fête patronale a encore aujourd'hui lieu le dimanche de la semaine du 10 août et qu'une parcelle de terrain située en contrebas du château était autrefois appelée "Pré Saint-Laurent". Pour accéder à l'église, il faut emprunter des escaliers : soit face au château, soit depuis l'ancienne bascule présente dans le bourg. En pierre, son édification remonterait au 13ème siècle. Son plan est simple puisqu'il se compose d'une nef unique débouchant sur un chœur de tradition romane à chevet droit. En effet, comme bien souvent un peu partout, les paroissiens eurent à se plaindre de l'étroitesse de leur église bien qu'un agrandissement ne soit jamais envisageable aux vues des dépenses déjà nécessaires au simple entretien de l'édifice. En 1840, l'église fut néanmoins entièrement restaurée, dans un savant mélange de styles divers. Le plafond de la nef présente un original décor en stuc à caissons carrés : un motif floral identique dans chaque caisson se détache sur un fond rose qu'une moulure vient rehausser. Lors de la restauration de l'église en 1988, quelques curiosités furent mises au jour sous l'enduit peint qui recouvrait l'ensemble des murs : l'appareillage de calcaire rose, mais aussi les moellons de pisé constituant la voûte du chœur, des niches, ou encore un "vidoir". Mentionné comme "crédence trilobée creusée dans le mur méridional" par l'inventaire général, la personne chargée d'ouvrir l'église m'en a donnée son interprétation. Le vidoir servait à vider l'eau bénite après les offices : au lieu de la jeter "n'importe où", on la versait dans les deux trous pratiqués à la base de cette sorte de niche afin que l'eau se déverse dans les fondations mêmes de l'église. Une tribune permet d'approcher de près les caissons du plafond, les deux plus bas oculus de pierre visibles en façade en forme de fleur, ainsi que d'accéder au clocher. Celui-ci est coiffé d'une toiture pyramidale aigüe et son mantelet est recouvert de tuiles vernies, remplaçant les anciens tavaillons de bois. Deux cloches carillonnées rythmèrent autrefois la vie des paroissiens. La plus petite date de 1845, présente huit médaillons de saints et fut offerte par les familles de Chaignon et d'Ananches. Seize ans plus tard, monsieur le Maire et, visiblement, son adjoint firent également monter une cloche, plus grosse que la précédente... Elle porte deux médaillons : le Christ et la Vierge. L'horloge actuelle est en place depuis 1974 : elle remplace une horloge mécanique que le propriétaire du château de Rosay remit en état afin de la placer dans son château. A noter au passage, l'intelligent système de grilles placées en lieu et place des portes de l'église, permettant ainsi (tout en maintenant l'église en sécurité) un passage constant de l'air et un renouvellement de celui-ci évitant (comme c'est le cas en bon nombre d'endroits) que ces édifices le plus souvent fermés ne dépérissent peu à peu... Concernant l'intérieur, en 1967, Evariste Maître fit réaménager le chœur : c'est ainsi que depuis, l'autel est placé afin que le prêtre soit face à l'assistance. Il fit également retirer les grilles séparant la partie consacrée de la nef. Parmi les statues présentes, sont à remarquer celle de Saint Antoine, très vénéré en Bresse, ainsi que celle, bien évidemment, de Saint Laurent. A l'entrée de la nef, de part et d'autre et fixées au mur, se trouvent deux dalles funéraires. A droite, celle de Maurice de Chaignon, ancien maire de Condal. Déjà présentée en photographie dans ces chroniques, elle porte les armoiries de la famille ainsi qu'un long texte mettant en avant les vertus du défunt. Lui fait face, une dalle de calcaire blanc, celle de son beau-père, décédé en un plus tard, en 1823 : Nicolas Charles Quenel. Une troisième est visible au sol, à l'entrée de l'église, sous le clocher : il s'agit de celle de Pierre-Marguerite Guerret de Grannod, décédé dans sa propriété de Charlanche en 1813. D'après Guillemaut, c'est lui qui fit bâtir le château de Grannod à Sornay . Quelques toiles peintes viennent animer les murs, tout comme le grand Christ en croix, mais aucun chemin de croix n'est plus visible. Par contre, à l'extérieur de l'édifice, le long du mur du côté de l'ancien cimetière, trois bornes en pierre sont encore présentes dans le sol, portant les chiffres 7, 11 et 12 : faut-il y voir les restes des stations d'un chemin de croix extérieur devant lequel les fidèles s'arrêtaient ? Le cimetière de Condal jouxta l'église jusqu'en 1942, date de sa désaffection et de la mise en place d'un nouveau cimetière, à l'extérieur du village, le long de la route menant à Saint-Amour. Néanmoins, il n'est encore pas transféré et des tombes parfois plus que centenaires tiennent encore plus ou moins face aux poids des années. Au milieu, se dresse une croix érigée en 1845 à l'occasion d'une mission menée par les pères maristes Humbert et Dunan. Sa base en pierre porte l'inscription "Par ce signe vous vainquerez" (oui "vainquerez" : la faute n'est pas de moi!) et supporte une belle croix en fer forgé très imagée représentant divers symboles de la vie et de la passion du Christ. La croix du cimetière actuel date quant à elle de 1951.
L'église de Condal.