A l’heure où les écoliers abordent la rentrée chargés de vêtements et fournitures bien souvent de marque, nos grands-parents retrouvaient les bancs et la froideur de leur salle de classe…
Autrefois, la rentrée scolaire débutait un peu plus tardivement que de nos jours. Toutefois, tous les enfants ne prenaient pas le chemin de l’école, ou seulement de temps en temps : bien souvent, le travail ne manquant pas dans les maisons paysannes bressanes, on préférait qu’ils apportent leur aide plutôt que d’aller à l’école. Mais même s’ils allaient en classe, de plus ou moins grands travaux les attendaient avant le départ et dès leur retour : donner à manger aux cochons, tourner la baratte, travailler dans les champs…
La journée débutait donc tôt, d’autant que la route vers l’école pouvait être longue : le ramassage scolaire n’existant pas, c’était à pied que les enfants se rendaient en classe. Le chemin pouvait être laborieux pour ceux habitant dans les écarts : il fallait passer des ponts, traverser des champs, et par tout les temps. On voyait alors les gamins arrivant à l’école par petites troupes et repartant ainsi le soir : on traînait alors un peu en route (pas trop pour ne pas se faire gronder par les parents attendant de l’aide pour le travail à la maison) et ramassait des noisettes, faisait des batailles de boule de neige… selon les saisons.
Parfois, le chemin des habitants des hameaux croisait celui de « ceux du bourg » : bien des mots étaient alors lancés, si ce n’étaient pas des coups… Deux mondes se côtoyaient avec difficultés : l’un en sabots et blouse rapiécée que l’on tenait du grand frère, l’autre en souliers empruntant les rues du bourg. Gare alors si l’instituteur venait à surprendre les chenapans ! A cette époque, la figure de l’instituteur était respectée et crainte auprès des enfants ! Les souvenirs de bonnet d’âne, de punitions, de longs moments passés au coin restent encore aujourd’hui… mais tous ces élèves d’hier s’accordent souvent pour dire que cette rigueur et cette sévérité étaient méritées.
Il y aurait beaucoup à dire sur les salles de classe d’autrefois, sur l’odeur du poêle allumé tous les matins par les élèves à tour de rôle, sur l’écriture à la plume en pleins et déliés… Beaucoup de choses que les élèves d’aujourd’hui ignorent sans doute…