Comme nous l’avons vu il y a de cela une semaine, mais néanmoins l’année dernière (bonne année 2008 à tous !), l’utilisation de larges avant-toits permettait de pallier à la fois à la fragilité des matériaux de remplissage des pans de bois comme à optimiser la surface de séchage du maïs. La forme générale, le positionnement que revêtait la maison bressane répondaient à des besoins liés aux travaux agricoles et domestiques.
Tout d’abord, l’orientation se fait dans le sens nord-sud afin de ne présenter au vent et à la bise que des croupes ; généralement, la façade principale n’était pas comme maintenant celle tournée vers la route ou la rue mais celle tournée vers l’est afin de pouvoir bénéficier au plus tôt de la journée des premiers rayons du soleil.
Ensuite, deux types d’implantation au sol coexistent. La première consiste à regrouper sous un même corps bâtiment d’habitation et bâtiment d’hébergeage : la ferme est alors assez longue (plus ou moins selon la taille de l’exploitation) et voit la grange occuper une place centrale entre les étables et l’habitation, palliant ainsi aux désagréments que le bétail pouvait apporter bien qu’autrefois, sa chaleur étant recherchée, on dormait près du mur séparant étable et habitation. Le deuxième schéma est celui d’une cour fermée, formée par un bâtiment d’habitation, un bâtiment d’hébergeage et par un bâtiment de four abritant bien souvent la soue des cochons.
Quelle que soit la disposition adoptée, toute une série de bâtiments annexes gravitaient autour du ou des bâtiments principaux ou bien joints à eux sous des appentis avec tout d’abord le four. Même s’il abritait la soue comme on vient de le voir, il était toujours isolé afin d’éviter les risques d’incendie sur l’ensemble de l’habitation. Bâtiment important puisqu’il permettait la réalisation des fournées de pain domestique qui avaient lieu en général tous les dix jours. Ensuite le poulailler, qui était la partie réservée de la femme puisque c’est elle qui s’occupait du travail lié à la volaille, de la naissance à la vente de l’animal sur le marché aux volaillers. Un hangar pour stocker le bois de chauffage était bien souvent là tout comme le puits, élément incontournable de la vie autrefois lorsque l’eau n’arrivait pas simplement dans la cuisine en tournant un robinet. Temps révolu mais finalement pas si lointain…