Pour les grandes sorties et cérémonies tels que mariages, baptêmes ou communions, hommes et femmes revêtaient leurs plus beaux costumes que l’on a assimilés au costume traditionnel bressan. L’achat de ces vêtements engendrait une lourde dépense, ainsi on les gardait le plus longtemps possible et la plupart du temps le Bressan et la Bressane n’avaient qu’un seul vêtement de ce type durant sa vie : on pouvait se le transmettre de génération en génération ou bien être inhumé avec. Les hommes portaient pour ces occasions un complet noir uni ou rayé composé de veste, gilet, pantalon, chemise et cravate et étaient chaussés pour les plus riches de souliers montants ou à guêtres. Les femmes quant à elles portaient des ensembles raffinés, la coiffe, des sabots à brides et sculptés ou des souliers. Nous avons l’habitude de rencontrer aux détours des musées et des représentations un costume bressan très sobre, constitué d’une grande robe noire et de la grande coiffe noire à cheminée. En réalité, il semblerait que le costume de fête des femmes bressanes était autrefois plus coloré : elles portaient une jupe large, un chemisier et par-dessus un tablier enveloppant mais avec beaucoup plus de façon que ceux portés pour le travail quotidien. Ainsi, le tablier ou "devanti" comme élément utile au quotidien devient un élément décoratif du costume de fête. Le décolleté était quant à lui toujours couvert soit par les pans du fichu revenant sur les épaules, soit par la "gorgerette", plastron placé sous le décolleté de la robe et porté par les Mâconnaises et Bressanes du Val de Saône, constitué d’une toile de chanvre, sur laquelle était cousue une pièce d’étoffe richement décorée de broderies. Ce costume peut être qualifié d’ancien puisqu’au début du siècle il fut remplacé par un port plus moderne constitué d’une chemise ou d’un caraco de couleur blanche ou noire et d’une longue jupe noire ; des boléros et vestes brodées pouvaient parfois s’ajouter à cette parure. Si la couleur noire était très présente dans l’habillement du début du siècle c’est qu’entre un taux de mortalité élevé et la fréquence des guerres, les deuils qui duraient deux ans se succédaient bien souvent.
Cette carte postale du début du siècle représente les deux costumes dits traditionnels de la Bressane : ancien et moderne.