Comme dans toutes les régions rurales agricoles, la basse-cour est présente au sein des fermes bressanes. Si le soin réservé à cet espace est l’apanage de la femme bressane, il faut ajouter à ce travail l’éducation des enfants, l’aide aux parents âgés, les travaux ménagers (cuisine, lessive, repassage, entretien du linge, fabrication du pain, puisage de l’eau) mais aussi les travaux agricoles comme la traite des vaches ou encore le sarclage du maïs et des pommes de terre, le ramassage des récoltes de fin d’année…
Hormis les sorties hebdomadaires au marché et à l’église, jusqu’à la première guerre mondiale, le quotidien de la Bressane se limite à ses responsabilités de mère et d’épouse de paysan.
Concernant la basse-cour, et plus particulièrement l’élevage de la volaille, elle constitue le quartier réservé de la femme : la fermière bressane suit ses ouailles de la mise à couver à la vente de la volaille vivante ou morte en passant par les soins aux poussins et l’engraissement des poulets.
Bien avant que l’on ne parle d’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) et de CIVB (Comité Interprofessionnel de la Volaille de Bresse), la Bressane apporte un soin tout particulier aux animaux de sa basse-cour.
Au début du 20ème siècle, la reproduction est naturelle, les couveuses artificielles étant inconnues. Il fallait donc faire avec les lois de la nature mais aussi le bon vouloir des poules « couveuses » choisies par la fermière qui leur attribuait un certain nombre d’œufs à couver.
Une fois les œufs éclos, il fallait nourrir les poussins avec du jaune d’œuf cuit dur, du pain trempé dans du lait, de la pâtée de farine de maïs ou encore de la verdure hachée menue.
Des poules « meneuses » s’occupaient de ces poussins notamment pour qu’ils apprennent à picorer dans la nature : au bout de quelques semaines, elles les abandonnaient et étaient livrés à eux-mêmes.