Autre animal particulièrement apprécié en Bresse : le cochon. Non pas que son teint rose et sa queue en tire-bouchon fassent craquer les Bressans mais plutôt que sa rusticité en faisait un animal simple à élever et à la finalité intéressante.
Les cochons vivaient à plusieurs individus dans la « soue » de la ferme, petit bâtiment ou partie de l’hébergeage repérable à ses « trappons », sorte de porte horizontale présente dans la partie inférieure d’un mur extérieur. En soulevant ce trappon, le paysan accédait directement à la mangeoire des porcs sans entrer dans la soue en elle-même. Les animaux ne restaient pas toujours enfermés, on les sortait les laissant en liberté dans la cour de la ferme ou on les mettait en pâture.
L’alimentation du cochon était des plus simples puisque cet animal est réputé pour manger absolument de tout, y compris les sous-produits ou déchets de la ferme. Petit lait, babeurre, résidus de fabrication du beurre et des fromages, feuilles de betteraves, raves, choux, courges, pommes-de-terre, farine de maïs, maïs en lait… étaient mis à cuire dans la « chaudière », broyés puis distribués à ces gloutons. Qui a déjà vu et entendu manger un cochon comprend parfaitement le pourquoi de l’expression « manger comme un cochon »…
Une truie faisant deux portées par an, les petits étaient vendus à la foire ou au marché ainsi que certains mâles ou femelles adultes. Dès les années 1950, la plupart des porcs vendus sur les marchés de Bresse louhannaise l’étaient à destination de l’entreprise Morey de Cuiseaux, entreprise familiale de charcuterie devenue depuis la société Bigard.