Si la période hivernale était propice à la préparation du travail agricole pour l’année, elle l’était également pour la confection et la préparation de certains mets à conserver une partie de l’année.
C’est ainsi que l’on tuait le cochon, comme nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer, et que l’on préparait le « vin cuit ». Cette spécialité est avant tout propre à la partie sud de la Bresse bourguignonne (comme à Romenay ou à Varennes-Saint-Sauveur) et à la Bresse de l’Ain où il porte le nom de « paria ». Cette préparation était une sorte de confiture à base de poires (d’où peut-être le nom de « paria ») et de pommes, destinée à être mangée durant l’hiver, notamment avec les matefaims ou les gaufres de sarrasin.
Si une partie était mangée fraîche, une autre était conservée dans des pots en terre que l’on passait au four : une croûte se formait ainsi sur le dessus, assurant la conservation de cette préparation sucrée.
Le vin cuit était une méthode de consommation et de conservation des fruits issus du verger à l’image des pâtes de fruits qui firent leur apparition au 10ème siècle en Auvergne. Appelées « confiture sèche », les pâtes de fruits étaient tout autant un moyen de conserver les fruits de l’année que d’apporter aux hommes une source d’alimentation sucrée, la consommation du sucre dans les campagnes ne se généralisant qu’au 19ème siècle.