En 1905, le prêtre de Champagnat, Pierre Sermesse, rédigea quelques notes sur sa paroisse. En parcourant ce document, différents éléments du patrimoine religieux de la commune mais aussi de son histoire sont révélés. Trois chapelles sont ainsi mentionnées comme ayant été érigées autrefois sur la commune. Une première était dédiée à Saint Sylvestre, patron secondaire de la paroisse, à Goz. Une seconde se trouvait à Mary (ou Marie), sous le vocable de la Sainte Vierge ; par tradition, on rapporte d’ailleurs que ce toponyme (mentionné comme tel dès 1403) serait lié de la présence de cette chapelle… Dans ce hameau existe toujours une impressionnante et majestueuse allée de tilleuls séculaires que l’on disait conduire à la chapelle. Enfin, une troisième chapelle dédiée à Notre-Dame de la Croix aurait été érigée dans la partie basse du cimetière. Toutes trois ont disparu, abandonnées ou détruites. Lucien Guillemaut rapporte lui-aussi quelques évènements concernant la vie religieuse à Champagnat, notamment à l’époque révolutionnaire : « Il est certain que dans le Louhannais, un certain nombre de prêtres, presque tous anciens assermentés, avaient continué à dire la messe et à donner, en cachette, les sacrements. Dans quelques communes, certains épisodes, souvent exagérés par la tradition et la légende, se rattachent à leur présence et à leur action. On cite quelques endroits écartés, quelques maisons isolées, où ils se rendaient plus particulièrement où qui leur servaient de refuge. Dans le canton de Cuiseaux, à Champagnat, une grotte d’un accès très difficile, située derrière le village de Vaux, en aurait abrité quelques-uns, et on montre au hameau du Suchet, un noyer, au pied duquel on disait la messe pendant la nuit. » Ces deux lieux semblent avoir aujourd’hui disparu de la mémoire collective. Différents procès font effectivement état de la pratique du culte catholique sur le canton pendant la Révolution où des croix étaient systématiquement abattues puis « raccommodées » (sic) et replacées. Le 25 avril 1796 l’arbre de la liberté de Champagnat fut ainsi abattu à la hache par la population sous les ordres des prêtres réfractaires et une croix fut placée à côté. Le calme revint l’année suivante lorsque les ornements et objets de culte vendus en 1794 reprirent leur place, tout comme la croix du clocher.
A l’arrière de l’église de Champagnat…