Traditions bressanes
Le blason de Condal
Si le pays n’est plus « marécageux » comme le signalait Courtépée, il se trouve bien évidemment toujours à la confluence du Solnan et du Besançon. Cette particularité est même affichée sur le tout récent blason de la commune. A l’initiative de quelques habitants, et à l’image de ses voisines, la commune possède désormais son propre blason. Divisé en trois champs de couleur rouge, bleu et jaune, chacune de ces parties présente un « meuble » (comme l’on dit savamment en langage héraldique…) renvoyant à Condal. Dans la partie supérieure se trouvent deux tours, en référence aux deux châteaux présents sur la commune (celui du bourg et celui de Saint Sulpice). A gauche, c’est le lion de la Bresse qui est figuré (le pays de Bresse possédant autrefois un blason figurant un lion d’hermine sur fond bleu : « d’azur au lion d’hermine » pour les puristes) alors qu’à droite un poulet de Bresse évoque cet élevage sur la commune. Les trois champs colorés sont séparés par un filet bleu ondoyant qu’enjambe un pont, évoquant ainsi cette fameuse confluence entre le Solnan et le Besançon. Ce blason, en plus d’être visible sur les documents « officiels » de la municipalité, l’est également sur les panneaux indiquant les noms de rues, routes et autres chemins de Condal. Aux côtés de toponymes anciens tels Charlanche, Saint Sulpice ou Villard Chapelle apparaît donc ce tout nouveau blason très attrayant et parlant.
Le blason de la commune ici présent au hameau de Charlanche.
A la (re)découverte de Condal
Après Frontenaud, partons à la découverte de Condal. Village de 425 âmes au dernier recensement de 2012, Condal fait partie de ces communes dont on parle peu et que l’on connait sans doute également peu…
> De Condate à Condal
> Le blason de Condal
> Quelques éléments actuels
> Le château de Condal
> L'église de Condal
> Aux abords de l'église
> Saint-Sulpice
> Au bourg de Condal
> Les écoles de Condal
> Quelques éléments de la vie populaire
> Lorsque parle la toponymie...
> Du côté de Villars-Chapel
> Les moulins de Condal
> Le Moulin-Neuf
> Le patrimoine naturel de Condal
> Deux "figures" de Condal...
> Quelques anecdotes encore
> Souvenirs, souvenirs
De Condate à Condal
Pour emprunter les chemins de ces 16km2 de territoire, il faut se rendre à l’extrême sud-est du département de Saône-et-Loire car Condal côtoie deux autres départements mais aussi régions. Ses communes voisines bourguignonnes sont Varennes-Saint-Sauveur, Dommartin-les-Cuiseaux et Joudes ; les jurassiennes, Balanod et Saint-Amour ; et les burgiennes, Beaupont et Domsure. Avec cette position, nous ne serons pas étonnés de rencontrer bon nombre de fermes rappelant celles de l’Ain et leur toiture en tuiles canal. Condal, bien que traversé par l’autoroute verte, l’A39, n’en a pas moins conservé un paysage ponctué de collines verdoyantes et boisées dominant la vallée du Solnan. De nombreux étangs et la rivière de Besançon agrémentent également la vue des Condalois et Condaloises. Les historiens se sont accordés pour dire que Condal, mentionné pour la première fois « Condai » en 1211 , viendrait du gaulois « Condate » signifiant « confluent ». Les férus d’Astérix auront fait le rapprochement entre ce vocable préceltique et le nom donné autrefois notamment aux villes de Lyon et de Rennes. Au 18ème siècle, Courtépée, dans sa Description générale et particulière du Duché de Bourgogne, rapporte ceci sur cette confluence : « (…) pays bas, marécageux, à cause de deux rivières qui causent beaucoup de dommages par leurs débordements. »
Partons ensemble à la découverte de Condal...
Le château du Brouchy
Dernier château de Champagnat : le Brouchy. C'est Alphonse Puvis de Chavannes qui en ordonna la construction en 1851. Au centre d'un grand parc, la demeure de style néo-gothique est de plan quadrangulaire dont chacun des angles est marqué par la présence d'une fine échauguette coiffée d'une poivrière. C'est en ce lieu que Pierre Puvis de Chavannes réalisa en 1855 des fresques pour orner la salle à manger de son frère ("Les moissons", "Le retour de l'enfant prodigue", "Le retour de chasse d'Esaü", "Les vendanges de Noé", "La pêche miraculeuse") ainsi que des dessus de portes représentant des natures mortes. Les bâtiments des communs, au fond du parc ont également été l'occasion pour le peintre de créer de magnifiques fresques. En effet, sur les murs extérieurs sont représentées des scènes de vie pastorale. Victimes du temps, elles n'en gardent pas moins une étonnante impression de vie. La revue "Les arts" de mars 1914 (n°147) a consacré un très riche dossier sur ces fresques moins connues que celles présentes dans la salle à manger mais tout aussi intéressantes et pleines d’émotions. Porté par mariage en 1897 à la famille de Truchis de Lays, leurs descendants résident encore dans cette belle demeure. Ce château, classé Monument Historique en 1992 (château, murs extérieurs des communs, fresques, toitures et parc), est une demeure privée, tout comme celui de la Croix d'Arrignat.
C'est sur cette visite du patrimoine monumental que s'achève notre balade à Champagnat, village aux multiples facettes tant architecturales et historiques que naturelles. Je tiens à remercier toutes les personnes ayant contribué à la rédaction de ces articles en m'ouvrant leurs portes, leurs archives et en m'accordant un peu de leur temps, à commencer par Monsieur le Maire, initiateur bienveillant de ces écrits sur sa commune.
Le château du Brouchy.