Traditions bressanes
A la (re)découverte de Champagnat
Après avoir flâné dans les rues de Cuiseaux, débutons cette année 2012 en partant à la découverte de Champagnat.
> A la découverte de Champagnat
> Campaniacum
> L’église paroissiale de l’Assomption de la Sainte-Vierge
> En montant vers le bourg…
> Place de la mairie
> « Cœurs de village »
> Le hameau d’Arbuans
> Rififi au Mont Février
> Entre archéologie, tradition populaire et légendes…
> La motte de Semon
> Champagnat côté loisirs
> « Moulin Rouge » et loups à Champagnat
> L’histoire religieuse de Champagnat
> Du haut du clocher
> Champagnat côté nature
> La toponymie
> La famille Puvis de Chavannes
> Le château de Reuille
> Le château de la Croix d’Arrignat
> Le château du Brouchy
Le domaine de Saffre
Le patrimoine a de l'avenir...
Après plusieurs mois passés à flâner sur les chemins de Frontenaud, il est désormais temps de quitter cette commune. Nous terminerons, comme nous l'avions fait pour Cuiseaux, par un regard sur l'avenir et sur la place du patrimoine et sa perception dans le village. Ils sont une poignée d'irréductibles, amoureux de leur commune et de son histoire mais aussi du patrimoine naturel bressan et des gestes et savoir-faire qui en découlent. Certains sont réunis au sein de la section "Environnement et Patrimoine" du Foyer Rural de Frontenaud. Parmi leurs nombreuses actions, deux ont attiré mon attention : la première est la création d'un verger-conservatoire. C'est en 2005 que l'association propose de créer un tel lieu au cœur du Lotissement du Verger afin de lui donner un "peu d'air". En 2010 et 2011 ont lieu les plantations de végétaux, soutenues par une subvention du Conseil Régional et par le concours technique de l'association "Les Croqueurs de pommes". Le but est de créer un verger en quelque sorte communautaire, tout en privilégiant des espèces locales voire quasi disparues. Aujourd'hui, soixante-arbres sont présents sur le site, repérables par des panneaux d'identification et par un futur panneau d'interprétation. Pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers se côtoient. Parmi eux, vous trouverez la poire "coya" utilisée autrefois pour faire le vin cuit, la "picot d'argent" sensée apaiser la soif du moissonneur, la pomme "marion" à croquer, ou la "tapon" qui était celle des écoliers, etc. Des stages de taille et de greffe sont également proposés par la section alors que la commune entretient cet espace qu'il est de l'intérêt de tous de préserver. Autre action menée par les membres du Foyer Rural : le recensement des arbres remarquables de la commune. En lien avec les écoles, des sorbiers domestiques mais aussi des platanes non taillés ou encore des saules têtards ont été localisés et photographiés. La municipalité actuelle porte également une grande attention à son patrimoine : Maryvonne Berthaud, maire, souhaite ainsi voir un jour le rideau de scène du théâtre restauré (cf chronique du 16 novembre 2012) et présenté dans un endroit accessible à tous, et revoir présentés les outils du dernier sabotier du village, Monsieur Cannard, légués par sa fille. Le patrimoine a donc de l'avenir à Frontenaud...
Un grand merci à celles et ceux m'ayant accordé leur temps et leur confiance ; et m'ayant ouvert leurs portes, leurs archives et leur mémoire. J'espère ne pas avoir déformé leurs savoirs et leurs souvenirs. Permettez moi de dédier ces chroniques à deux Frontenali d'adoption, aujourd'hui disparus, m'ayant fait apprécié sans le savoir les petites choses du quotidien constituant notre patrimoine commun.
Le tilleul du cimetière fait partie des arbres remarquables de la commune.
Le château des Iles
L'histoire de Frontenaud intéresse bon nombre de passionnés sur la commune, à commencer par la connaissance de ses origines. Son nom viendrait-il du mot "fontaine" étant donné la présence d'un grand nombre de sources et autres pont d'eau ? Est-il lié à une "frontière" passant en cet endroit ? La toponymie permet l'établissement de bien des suppositions mais plus l'on se rapproche de notre époque, plus les lieux-dits deviennent parlants pour nous, notamment concernant les activités qui s'y tinrent. C'est ainsi que la "Tuilerie des Fausses" évoque une ancienne exploitation de la terre afin d'en faire tuiles et carrons. La terre pouvant être parfois sablonneuse, des "sablières" furent exploitées par la population à Biaune, aux Caravattes, à la Verrière ou encore dans le bas de la montée de Charnequin. Ce sable était notamment utilisé mêlé au ciment pour faire joints et crépis. Le sol de Frontenaud révéla par le passé une richesse archéologique au lieu-dit "Les Îles", en contrebas du bourg, près de l'église. Pour y accéder, il faut emprunter le petit chemin arboré longeant le cimetière en direction des lagunes : je vous l'accorde, cette description ne semble pas très engageante au premier abord. Passé une passerelle dite "Le Pont des Îles", des champs bordés de haies nous font face : c'est en ce lieu que furent découvertes différentes "trouvailles" qui donnèrent lieu à l'existence autrefois d'une motte et, par raccourci, d'un château dit "Château des Îles". Aujourd'hui, la motte est devenue prairie. Roland Jaillet, passionné d’histoire locale, mentionne que « le curé Sorgue, dans son registre paroissial en 1880, note des vestiges d’une grande route (voie romaine) venant de Cousance passant par Milleure, Rerafay aboutissant au Solnan. La plaine du Venay (Biône ?) parait avoir été le lieu d’une bataille. Ont été trouvés des débris d’armes romaines, quantité d’ossements humains, des cendres d’un personnage important renfermées dans une urne qui contenait également un flacon en verre (avec un dépôt rougeâtre, des clous, un anneau d’or), des plaques de plomb trouvées vers 1855 par les frères Guerrin ». (à suivre)
La passerelle dit "Pont des Îles".